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 . even if you're not with me; i'm with you. [R&S]

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AuteurMessage
Robin Hargreaves

Robin Hargreaves


Féminin Nombre de messages : 1271
Humeur : Shattered.

B l a c k O u t
P o u v o i r s: Pyrokinésie
R e l a t i o n s:

. even if you're not with me; i'm with you. [R&S] Empty
MessageSujet: . even if you're not with me; i'm with you. [R&S]   . even if you're not with me; i'm with you. [R&S] EmptyLun 16 Nov - 21:43



    I hit you and you hit me back
    We fall to the floor, the rest of the day stands still
    Fine line between this and that
    When things go wrong I pretend the past isn’t real
    Now I'm trapped in this memory
    And I’m left in the wake of the mistake, slow to react
    So even though you’re close to me
    You’re still so distant
    And I can’t bring you back



    Avait-on jamais vu autant d'eau tomber du ciel. La toile non plus grise mais noire s'était déchiquetée en morceaux, recouvrant la ville d'une obscurité humide inquiétante. La pluie qui faisait rage s'infiltrait partout, s'insinuant dans le moindre endroit, empêchant la moindre parcelle de ma peau glacée par le froid de rester sèche. Après avoir fait quelques pas hésitants hors de l'usine désaffectée, je me laissai tomber sur le bord du trottoir, exténuée et tendue. Mes talons martelaient nerveusement le goudron, mais son corps gelait de seconde en seconde, rendant la pluie torrentielle insupportable. Mais tant pis. J'étais à bout de forces.
    L'écran de mon téléphone se mit à clignoter, puis tout le téléphone vibra dans ma main, mais je n'avais jamais eu aussi peu envie de répondre.

    « Allo? »
    « Robin, on a besoin que tu restes sur place. Tu es bien à Shibuya ? »
    « Oui, pendant que tu es derrière ton ordinateur bien au chaud je suis trempée jusqu'aux os dans le centre ville, avec le plus grand bordel que j'ai jamais vu. Qu'est-ce qui se passe ? »
    « On a un problème au niveau de la centrale, ils sont en train de réparer ça mais ça va prendre du temps. Il faut que... »
    « Qu'est-ce qui s'est passé à la centrale ? »
    « Surcharge électrique, mais attends c'est pas le plus impor... »

    J'avais déjà raccroché. C'était comme si j'avais reçu moi même une surcharge d'électricité, car mon corps entier frissonna brusquement, et je me redressai en ignorant le téléphone qui continuait de vibrer furieusement. Je courrais, si vite qu'il me semblait que mes pieds ne touchaient même plus le sol, ne sachant si je devais rire, pleurer, être en colère, être heureuse, avoir peur... Samaël.
    Son visage figé par la haine s'était gravé en moi, dans les moindres détails insignifiants... Ces légères secondes de panique s'évanouirent, et je finis par rougir de colère. C'était un message clair, net et surtout prétentieux de sa part, exactement son genre de message. Mes mains tremblaient d'impatience, de clore cette guerre trop longue et trop éprouvante. J'étais heureuse d'avoir enfin la possibilité d'y mettre fin, car elle me vidait de tout. Je lui en voulais tellement. Il m'avait manipulée, se basant sur les sentiments que j'avais éprouvés pour deviner que je le protégerais, puis m'avait blessée en me prouvant une fois de plus qu'il ne me connaissait que trop bien, à Rio. Mais c'était la dernière flèche qu'il me portait, j'avais ravalé la culpabilité qui me rongeait et je n'avais plus ce poids qui rendaient mes genoux tremblants rien qu'à l'idée de devoir le tuer. Non, Samaël avait fait le mauvais choix. Il avait choisi la résistance inutile, du côté du danger, de manière égoïste et irrationnelle. Si j'avais été à sa place, j'aurais pu le comprendre ; les décisions impulsives et irrationnelles étaient ma caractéristique et non la sienne...

    Et puis, il l'avait choisie elle. Lilith, sa meilleure amie de toujours, que j'avais eu tant de mal à cerner. Son amour pour les deux Harlow était naturel, comme si elle était née en les aimant, comme si ils étaient nés pour s'aimer tous les trois. Tout avait toujours été si facile entre eux, même lorsque Samaël la rendait folle de rage, qu'Haniel s'éloignait pour mieux revenir...
    Ça avait été tellement différent pour moi. J'ai dû me battre pour préserver son amitié, comme il avait dû se battre pour garder la mienne. Je le décevais, il m'offensait, mais l'un de nous finissait toujours par reconnaître ses tords. La complicité qui subsistait de nos crises n'avait jamais été remise en cause, et je pouvais être fière de prétendre être la seule à pouvoir le faire vraiment rire. Jusqu'à ce que nos rires deviennent des frôlements à peine sensibles, des sourires timides, des regards échangés ou ignorés... Même là, rien n'avait été facile. Il détestait mentir, autant que je détestais trahir, et je savais qu'il m'en voulait déjà de le mettre dans une telle position, comme s'il était le seul à faire du mal autour de lui ainsi. J'avais renoncé à une de mes sœurs, j'avais renoncé à une vie plus simple si c'était possible pour des gens comme nous... Mais je devais toujours prouver que je l'aimais plus que le reste, et aucun sacrifice n'était de trop. Pourtant, il n'avait pas hésité une seule seconde. Au moment même où il comprit que j'avais tué Lilith, il n'y avait plus rien eu d'autre. Aucune hésitation, sans même me laisser la possibilité de m'expliquer, il l'avait choisie elle. La facilité avec laquelle il m'avait poussée de l'autre côté de la ligne imaginaire qui séparait le bien et le mal dans son esprit trop droit et trop manichéen m'avait meurtrie.

    Mais ce soir, j'allais équilibrer les choses, de manière correcte, contrairement à ce que la rage et la peine m'avaient poussé à faire. Je sentais une boule formée d’un mélange de sentiments et de ressentiments me serrer la gorge, faisant picoter mes yeux, et je m’arrêtai dans ma course, me poussant contre un mur en face d’une bande de malfrats qui me dévisageaient d’un œil torve.
    Si j’allais pleurer, autant que je le fasse maintenant. Je ne voulais pas que mes larmes coulent si je devais me tâcher de son sang, ni lorsqu’il essaierait de se montrer cruel, je ne voulais pas qu’il me voie pleurer tout simplement. Il penserait que j’avais toujours cette faiblesse, mais ce n’était pas le cas. C’était la rage qui me faisait pleurer, comme toujours. Et ma rage, il l’avait nourrie avec application.

    Une fois que cette boule fut descendue jusqu’à mon estomac, me donnant la nausée mais chassant les larmes de mes yeux, je repris ma course. Des regards inquiétants se collaient à mon image, un éclat blond pourfendant la noirceur et la moiteur de la nuit, des regards figés dans des murs prêts à tomber, des regards fondus dans l’obscurité, des regards parfois terrifiants… Mais je ne tenais plus compte de rien.
    Arrivée à un croisement toujours rempli de monde, je fendis la foule sans ménagement. Je levais sans cesse les yeux vers le ciel tourmenté, m’attendant à voir se profiler une silhouette noire sur un des toits. La centrale était dans le secteur, il pouvait être n’importe où là haut. C’était son truc, la hauteur. Il aimait se réfugier sur les toits, pour réfléchir au calme, pour apaiser ces cyclones qui le ravageaient intérieurement… C’était la hauteur qui lui permettait de se reprendre même lorsqu’il était à bout, je le savais. J’allais le retrouver là bas, parfois. De toutes mes forces, je retenais le souvenir de la dernière fois où nous nous étions retrouvés sur un toit tous les deux, mais les images défilaient devant mes yeux résolument ouverts, qui ne voyaient plus la masse de monde se mouvoir comme un monstre informe…

    FLASHBACK ON

    Je montai lentement les marches de l’escalier, sans faire de bruit, comme j’ouvris délicatement la porte rouillée qui donnait l’accès au toit. La nuit allait tomber, d’ici quelques minutes, donnant au ciel une couleur rose orangée agréablement chaleureuse. Lawliet était là, les doigts accrochés au grillage de protection, me tournant le dos, le regard résolument loin d’ici j’en étais sûre. Il était plongé dans ses pensées, et ne m’entendit pas approcher.

    « Law… tu me manques. »

    Ma main se posa doucement sur son épaule, et il tourna la tête. Nous avions évité les contacts depuis ce qui s’était passé l’autre soir, dans la voiture. Il m’avait évitée tout court en réalité, comme je l’avais évité. Rien ne convenait. J’étais une traîtresse, et j’avais fait de lui un traître. Il aurait pu continuer longtemps en tentant d’ignorer nos sentiments si je n’avais pas arrêté cette voiture, si je ne l’avais pas forcé à les dévoiler. Et maintenant, j’avais trahi ma meilleure amie et lui sa petite amie. Je ne voulais rien de tout ça, mais il était hors de question que je le perde. J’étais incapable d’un tel sacrifice, et il le savait. Alors je devais lui faire peur, susciter en lui la moindre étincelle d'intérêt, tout du moment qu'il réagissait.

    « Tu vas me perdre. »

    Ma voix était un grave, râpée par ma gorge serrée par la tristesse. Il ne bougeait pas, et je ne savais plus quoi faire. Des fois, je me demandais s’il m’entendait encore, s’il me voyait, lorsqu’il était dans cet état. Il continuait de m’ignorer, et mon poing se serra de colère. S’il pensait qu’il était le seul à s’en vouloir, il se trompait, mais qu’il le pense me rendait folle. Et qu’il m’ignore me rendait hystérique. J’avais tourné les talons et me dirigeais vers la porte, en retenant des tremblements lorsque sa main se referma sur mon poignet, d’un geste doux mais ferme.

    « Attends. »

    Je me figeai, dégageant néanmoins mon poignet de son emprise, lui tournant le dos à mon tour. C’était si injuste, si cruel de sa part.

    « Des fois, je te hais Lawliet. »

    FLASHBACK OFF

    Mes mains se posèrent sur la porte vitrée de l’hôtel le plus haut et le plus magnifique de la ville, au sommet duquel il était en train de jouir des dégâts qu’il avait provoqués, j'en étais certaine. J’avais eu le bon sens de prévenir Opale pour qu’elle vide tous les hôtels proches de la centrale, et celui là de toute urgence. Apparemment, elle m’avait écoutée. L’hôtel semblait avoir été évacué dans la panique la plus totale, comme je pouvais le constater en entrant. Les vases de fleurs étaient brisés sur le sol, sur les tapis piétinés, les meubles et les chaises renversés, mais il était vide, et c'était ce qui importait.
    Il fallait monter les huit étages sans ascenseur, bien entendu, mais il ne me fallut pas beaucoup de temps. Je courrais. J'étais pressée d'enfin le revoir, de l'affronter et d'en finir avec ce poids qui nous pesait si lourd...
    La porte en ferraille écaillée était entrouverte, comme une invitation discrète. Je la poussai, avant de recevoir la violence du vent en pleine figure. En plus de la pluie, le vent s'était levé et je devais affronter un ennemi de plus. L'eau conduisait l'électricité et affaiblissait le feu, qui s'affaiblissait d'autant plus vite si le vent le soufflait... Il était certain que je n'avais rien, absolument rien gagné pour l'instant. Mon coeur battait à tout rompre, et je dus inspirer l'air chargé de Tokyo pour réussir à me calmer. J'étais excitée. Lorsque Sena m'avait raconté ce qui c'était passé dans le bar, mon sang n'avait fait qu'un tour. J'allais la venger, lui faire payer ce qu'il lui avait fait subir à ma place.
    Sa silhouette plus noire que le ciel au dessus de nous m'attendait tranquillement, adossée contre la mince rambarde de protection.

    « Bonsoir, Samaël. »

    J'avais insisté sur son prénom, que j'avais pourtant tant de mal à prononcer. Lawliet me venait si naturellement... Mais il n'avait plus rien de Lawliet. Il n'était que la somme de ses défauts, l'ombre de lui même. Et je n'avais plus le droit de l'appeler Lawliet. Ce nom, ce simple prénom, réveillait dans ma voix toute la tendresse que j'avais enterrée.
    Dans mon poing serré s'alluma une flamme, prévoyante.

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