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 Oh Gory Day [Alizeah, + places libres

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Adel Chambers

Adel Chambers


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MessageSujet: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMer 11 Nov - 23:28

Putain de saloperie de journée de merdre.

Il y a des moments, dans la vie d’un homme ou une femme, ou plus rien ne semble avoir de sens ou d’importance que l’agencement de ces sept simples mots. Heureusement passagers, ils n’en demeurent pas moins chiant au possible lorsque l’on se retrouve les deux pieds dedans.

Il se trouvait qu’Adel vivait actuellement l’une de ses journées sans fin où semblent se concentrer toutes les petites malveillances du hasard, bien qu’il n’ait pour le moment qu’un seul pied dans la crotte de chien.

Grâce aux joies de la modernité, le cas d’Adel constituait un cas particulier de la généralité. En effet, grâce au décalage horaire, cette aussi interminable qu’horrible journée s’étirait sur beaucoup plus que 24h. Tout avait cependant débuté à la seconde où il avait mis les pieds en sol nippon, lorsqu’une pauvre préposée vint lui annoncer qu’ils avaient malencontreusement égaré ses bagages…qu’ils ne retrouvèrent que 4h plus tard…

Tentant de tirer profit des circonstances, il décida de s’assoupir un moment question de récupérer sur le décalage horaire. À son réveil, provoqué par le fait qu’un bambin venait de lui vomir sur la cuisse, il constata qu’on lui avait piqué son exemplaire de « la Pierre et le Sabre » qui l’avait distrait durant le long trajet depuis Londres.

Il finit par réussir à quitter l’aéroport en attrapant un taxi qui, surprise, avait servi de scène de crime la veille. Il restait d’ailleurs encore un peu de sang coagulé à l’intérieur de la portière qu’Adel referma. Le chauffeur, visiblement encore en état de choc mais ne pouvant se permettre de rater une journée de travail, démarra en trombe avant qu’Adel ne puisse sortir, et 3 kilomètres plus loin, faucha un piéton qui traversait la rue. Il fut retenu sur les lieux de l’accident un bon 4 heures afin de faire sa déposition officielle et de s’assurer qu’il n’avait rien à voir dans l’histoire.

Le second taxi le déposa sain et sauf au Kawaï, mais détala sans lui rendre la monnaie de la course. Une fois à l’intérieur, Adel eut la mauvaise surprise de constater que le système informatique de l’hôtel avait flanché la veille, et que plusieurs réservations avaient été perdues…dont la sienne, bien évidemment. Il aurait à passer une nuit dans la chambre d’une des bonnes, qui empestait le parfum de grand-mère…

Ouvrant sa valise, il eut la désagréable surprise de constater que sa bouteille de shampooing avait éclaté durant le trajet, et toutes ses chemises en étaient poisseuse…

Entre ses multiples brassées de lavage, il tenta d’entrer en communication avec quelqu’un du WHS-T. Malgré les 43 numéros qu’il possédait, il ne reçu aucune réponse… Craignant une fuite de sécurité, il se débarrassa de la puce de son propre portable pour éviter toute tentative de retraçage.

Une fois ses chemises mises à séchés, il quitta son hôtel à la fois dans le but de se procurer un nouveau téléphone et d’investiguer les environs du QG du WHS-T. Il tomba sur un vieux japonais revêche et raciste qui refusa de lui permettre de remplir son premier objectif et qui l’enguirlanda de longues minutes pour son rôle dans la discrimination que sa famille avait subie au cours de la deuxième guerre mondiale. L’événement se conclut lorsque le vieillard sorti un poignard de sa botte et menaça de le planter dans l’arcade sourcilière d’Adel alors qu’un autre employé tentait de s’interposer. Dans l’excitation qui suivit, le vieillard eut un malaise et s’écroula au sol, forçant Adel à lui prodiguer des manœuvres de réanimation…

Cette péripétie terminée, il activa son nouvel appareil et tenta d’appeler ses supérieurs : sans succès… Curieux, il composa quelques numéros anglais, puis américains et même coréens, sans jamais recevoir de réponse. Le Japon était coupé du monde extérieur ? Qu’est-ce que c’était que cette nouvelle aberration ? Il ne se pencha pas davantage sur le sujet, mettant le tout sur le compte de son mauvais karma.


Il s’approchait de la station de métro qui le conduirait dans le quartier du bâtiment du WHS-T, lorsqu’il entendit deux coups de feu. Pestant consciencieusement contre le sort qui semblait bien décidé à s’acharner sur lui, il entreprit de se rapprocher de la source du bruit, en fendant la foule paniquée qui détalait à toute vitesse en sens inverse : la station de métro elle-même. Trois autres détonations retentirent avant qu’il n’arrive à l’entrée de celle-ci.

« Des Witches! Vous êtes tous des Witches, je le sais! C’est de votre faute, tout ça! Le premier qui bouge sera le premier rendu en enfer, je vous le jure! »

Un nouveau coup de feu vint ponctuer la déclaration du japonais, isolé au centre d’une foule d’une centaine de personne dont environs une cinquantaine d’écoliers pré-adolescents. Six corps juchaient le sol, du sang s’écoulant lentement de sous leur masse inerte. Risquant un coup d’œil au-dessus de la foule, il aperçut le forcené, qui se servait d’une étudiante complètement terrorisée en tant que bouclier humain. Il bougeait tant avec un tel chaos qu’Adel ne pouvait songer à tirer sans risquer d’atteindre l’otage.

Pire encore : le forcené en question ne lui était pas inconnu. Il avait récemment vu ce visage, en imprimé…

Sortant son portable, il composa le premier numéro qui lui vint en tête. Il ne laissa à son interlocutrice aucune chance de répondre.

« Opale, j’ai réussi à retrouver un des Hunters de la WHS-T, Itori Anaka. Il a complètement sauté un plomb et tire sur des gens au hasard. Envois des renforts à la station de métro Takurachi. »

Et il raccrocha immédiatement. Considérant l’historique de sa journée, il éprouvait une certaine crainte face à la suite des événements. Mais avait-il d’autre choix ? Il devait gagner du temps…

Anak se rapprocha d’un groupe d’étudiants qui se protégeaient mutuellement de leur propre corps, à demi-recroquevillés contre le sol, et s’époumona contre eux :

« Quel effet ça vous fait, de goûter à votre propre poison, hein!! Vous faites moins les malins, les Witches, maintenant qu’on joue votre propre jeu! Allez-y, pissez-vous dessus de peur comme les chiennes que vous êtes!! »

« Anaka! Laissez-les tranquille, c’est moi que tu cherches. »

Adel s’était avancé à travers la foule, les bras au-dessus de la tête et K22 au poing. Le fait d’être interpellé par son nom sembla secouer Itori, qui tourna immédiatement son attention, ainsi que le canon de son arme, en direction du nouvel arrivant. L’éclat de folie fiévreuse qui dansait dangereusement au fond de ses yeux ne laissait aucun doute sur son état mental : il était devenu complètement fou. À un état qu’Adel n’avait que très rarement vu…chez certaines witches complètement déconnectée… Il n’y aurait aucune façon de le raisonner. Ne restait plus que gagner du temps…et espérer.

« Qui êtes vous ? Qu’est-ce vous voulez ?? Jetez votre arme! »

Il agitait dangereusement son arme à chaque mot qu’il prononçait, et à chaque instant, Adel craignait que son index ne se crispe. Il maintenait toujours son otage contre lui, mais il se concentrait tellement sur le nouveau venu qu’il ne s’apercevait que quelques uns situés en périphérie profitaient de la diversion pour prendre leurs jambes à leur cou. Déjà ça de gagné…

« Je suis une Witche. Je sais ce qui se passe dans cette ville. Relâche ces enfants : ils n’ont rien à y voir. Ils n’ont même aucun pouvoir. Règlons ça entre homme»

« Jette ton arme, fils de pute, sinon je les descends tous, tes disciples, et je te noie dans leur sang!»

« Ce sont pas mes disciples, et je ne jetterai mon arme que si tu me promets de laisser partir la gamine. Cette guerre, elle est entre toi et moi.»

Il s’agita, et l’espace d’une fraction de second, Adel était convaincu qu’il flinguerait son otage…ou lui. Cependant, il se maîtrisa, tandis qu’un nombre croissant de témoins parvenaient à quitter la scène. D’un mouvement brusque du poignet, Adel balança son arme dans les fourrés, loin à sa droite.

« Laisse-la partir. C’est mon sang que tu veux.»

Comme un prédateur qui sent sa proie acculée et qui sent déjà le goût du sang frais entre ses babines, Anaka afficha un sourire carnassier, toute son attention focusée uniquement sur Adel. D’un mouvement brusque, il relâcha sa petite victime, qui s’écroula dans un cri avant de se relever et de se sauver. Déjà ça de gagné…

« Tu vas payer, bâtard de chienne!! C’est de ta faute, tout ça! Quand j’en aurai fini avec toi, crois-moi, Ohhhh crois-moi, tu vas regretter de ne pas t’être étranglé avec le cordon ombilicale de ta salope de mère qui se faisait chevaucher par des gorilles!! »

« Qu’est-ce qui est ma faute? Reprends-toi, Anaka, tu ne fais plus de sens. Est-ce que tu serais en train de devenir pire que nous ?»

Sa vie ne tenait qu’à un fil, et il le savait. S’il paraissait trop calme, l’autre s’énerverait et le descendrais. S’il s’énervait trop, l’autre se sentirais menacer et le descendrais aussi. Adel se serait volontiers passé de cet exercice de funambulisme. Au moins, il ne restait tout au plus qu’une vingtaine de personne autour d’eux. Il était parvenu à en sauver une majorité…

« Ta gueule, oni! Jamais je ne serai comme vous!! Et toi, tu ne seras plus jamais quoi que ce soit, chienne!»

Putain de saloperie de journée de merde…
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Alizeah J. Mercer

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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyJeu 12 Nov - 9:23

    Il y a des putain de saloperie de journée de merde, mais il y en a aussi d'autres. Celles qui nous paraissent détestables mais que, après coup, on regrette amèrement. J'ai décidé de ne plus regretter trop de choses, voilà pourquoi je pars du principe que chaque journée peut être une merveille comparée à une autre. Et même si celle-ci me paraissait particulièrement foireuse, je ne voyais pas l'intérêt de me lamenter sur le sujet. Après tout, j'avais connu pire. En fait, je pensais que rien ne pouvait être pire que le jour où on m'avait enlevé ma sœur, ou que le jour ou mes parents étaient morts. C'est donc pourquoi, malgré la nuit blanche et les multiples précautions - auparavant inutiles à prendre, je désirais garder le sourire. Ce n'était pas facile, mais je fis tout pour. Mon premier geste fut de prendre une douche brûlante, la musique à fond. La deuxième, fut de me trouver un steak à manger en pleine journée. Ce n'était pas difficile non plus, car grâce aux changements d'horaire et au nombreux voyageurs de passages, certains restaurants servaient à toutes heures. Pour cela, je leurs en était infiniment reconnaissante. Après, donc, avoir dévoré un morceau de steak - mon premier repas de la journée, il fallait le préciser - et après avoir paressé un moment à l'intérieur du restaurant, je finis par me décider à bouger. Le calme de la pièce me rassurait, c'était clair, mais j'avais envie d'air frais, d'éclats de rire, et de mouvement. Et pour ça, rien de mieux qu'un groupe de jeune.

    Ce groupe de jeune, je parvins à le trouver tout près du métro. Cinq jeunes, apparemment tout juste sortit de l'école - leurs sacs posés contre le mur en témoignaient - jouaient au football dans une rue déserte. Je fus d'abord surprise de voir ce sport représenté au Japon, par des jeunes de rues. En effet, le soccer était connu, mais je ne savais pas à quel point. Dans un anglais parfait, je finis, après les avoir observés jouer, par leur proposer ma participation. Ils furent plus que septique, mais bon. Un petit essai, et un début de dialogue dans leur langue natale finirent par les convaincre. Je tentais vainement d'apprendre à parler la langue du pays, mais j'avais encore beaucoup de mal. Je pensais que mes efforts les feraient rire, au contraire, ils furent surpris, et impressionnés. Un point pour moi. Il me fallut un petit moment pour retrouver mes marques, mais comme enfant, j'adorais jouer, cela fut assez simple. Je pris mes marques dans l'équipe où on m'avait placée, et je parvins à ne pas trop mal jouer. Ce qui était, vu ma fatigue générale, un exploit.

    Après un moment de jeu, il fallut que j'assume les conséquences de mes actes, et aussi celles de ma défaite. Après la défaite criante de mon équipe, je fus désignée comme celle qui devait payer la tournée. Ce n'était pas spécialement galant, mais je devinais que ces jeunes étaient fauchés. Je ne l'étais, alors autant leur offrir cela. Rapidement, ils m'indiquèrent une petite boutique, à quelques rues de là. Je ramassais ma veste, et partis d'un pas léger leur chercher à boire. J'avais des doutes quant à leur présence à mon retour mais, après tout, c'était eux qui y perdaient s'ils partaient, pas moi. Du coup, je n'étais pas trop ennuyée. L'achat fut facile à effectuer. La vendeuse, une petite dame qui devait être âgée, me servit avec un sourire franc, et me complimenta sur mes vêtements. Elle ajouta quelques choses, mais je fus incapable de comprendre quoi. Tout comme j'avais été incapable de comprendre de quelle partie de mes vêtements elle parlait lorsqu'elle disait les trouver très jolis. Tant pis. Je lui fis gentiment comprendre que, moi-même, je ne comprenais pas, puis je la laissai à ses affaires. Je mis un peu plus de temps à trouver le chemin du retour vers les cinq garçons, mais fini par y arriver. Et j'en étais là, à écouter leurs rires et leurs boutades, qu'ils prenaient soin de déclamer en anglais, lorsque les premières détonations retentirent.

    Il y en eu deux. Les garçons, apparemment habitués et craintifs vis à vis de ce genre de péripéties, ne mirent pas longtemps avant de déguerpir. Tout juste l'un d'eux prit-il le temps de me crier « cours ! » , avant de se mettre à galoper lui même. Ce n'était pas courageux, mais c'était sans doute la réaction la plus sensée face à cette situation. Sauf que, dans mon cas, la prudence et la sagesse passaient après l'instinct. Et mon instinct, il me hurlait d'aller voir ce qu'il se passait. De un, parce que c'était sans doute des gens comme moi, des monstres, qui étaient à l'origine de ces coups de feu, et de deux, parce que je n'avais pas envie de me mettre à fuir comme un lâche. Je savais que cette réaction aurait été légitime, mais quand même. Si j'étais partie, je m'en serais voulu à mort par après. Et comme je ne voulais rien regretter, il ne me restait qu'une seule et unique solution .. Même si j'allais sans doute la regretter aussi par la suite. J'en étais encore à penser à cela lorsque je me rendis compte que j'avais déjà ramassé ma veste et que je courrais vers la source du bruit. Bam. Bam. Bam. Le temps que je m'approches, trois autres détonations retentirent. Je frémis, en songeant au nombre de victimes potentiels. Cela ne me plaisait pas, mais vraiment pas du tout. J'étais hors d'haleine lorsque je finis par arriver sur les lieux. Et ce que je vis me fit frémir. Frémissement de nervosité, d'adrénaline, ou de peur, je n'aurais su le dire. Mais la partie la plus orgueilleuse de ma petite personne se plut à bannir la peur des propositions.

    Une foule s'était amassée autours de quelques personnes, et commençait tout juste à se disperser. Le temps d'un battement de cœur, je me mis à espérer que c'était fini, que tout était fini. Puis la réalité me rattrapa. Avec l'impression de courir au ralenti, je réussi à me frayer un chemin à travers la foule, qui fonçait dans un sens opposé au mien. Je m'arrêtais en périphérie du cercle que formaient les gens restant, pour me rendre compte des dégâts. Il ne restait plus qu'une petite vingtaine de personnes, dont quelques unes qui tentaient d'évacuer les blesser. Six personnes étaient au sol, mais une seule était totalement immobile. Pour elle, je devinais qu'il était trop tard. Mais le principal, c'était cet homme, qui faisait face au forcené, et lui parlait. Je ne savais pas d'où il sortait exactement, mais je me demandais si son intervention tenait du courage ou de la folie. Dans les deux cas, c'était héroïque de sa part. Attentive, je pris à parti d'écouter leur conversation. Bon, je ne comprenais pas vraiment tout, mais tant pis. Quelle idée, aussi, de parler japonais .. Je traduisais, lorsque soudain, l'homme s'avança vers l'autre, en sortant son arme. Il venait de parler de sang, aussi me doutais-je qu'il voulais prendre la place du bouclier humain que s'était approprié le tireur. Bon, c'était le moment où jamais d'agir. Pendant que le dégénéré insultait copieusement l'autre personne, qui m'apparaissait légèrement de dos, je profitais de l'inattention générale pour disparaître. Littéralement. Ce n'est qu'une fois invisible que j'eus une illumination. Le petit marrant aux allures de héros, je l'avais déjà vu. C'était le chef de Rayne, il était avec elle et quelques autres la fois où je l'avais suivie. Et si j'avais bien été renseignée, il s'appelait .. Chambers, et son pouvoir était quelque chose de plutôt passif, rapport à l'intelligence.

    Pendant que le fou - Anaka, comme l'avait appelé Chambers - hurlait ce qui ressemblaient à des insultes à propos de bâtard, de chienne, et d'autres joyeusetés du genre, je m'avançais droit sur lui. En fait, la jeune femme qui servait de bouclier humain à Anaka avait été relâchée, et Chambers avait jeté son arme. Cela ne m'aidait pas vraiment. Je suivis leurs dialogue de sourd, et me plaçant doucement entre le tireur et sa cible. Mon but était de faire le moins de bruit possible, parce que cela l'aurait forcé à tirer. « Ta gueule, oni ! Jamais je ne serai comme vous!! Et toi, tu ne seras plus jamais quoi que ce soit, chienne! » Le hurlement me fit sursauter, mais au moins, j'avais compris. Le fait que les insultes aient été les choses les plus faciles à retenir pour moi n'était pas indifférent dans l'idée, mais bon. Sauf que, pour accompagner son injure, Anaka se crispa. Il allait tirer. Oubliant la discrétion, qui fut quand même de mise, j'avalais les quelques mètres qui nous séparaient encore en courant. Mes doigts glissèrent sur le poignet du tireur, l'obligeant à lever la main. Et la détonation me secoua. L'idée que je m'engageais là dedans pour aider quelqu'un qui finirait quand même par me tuer lui même me frôla, mais je tins bon. Si Chambers mourrait, des renforts seraient appelé. Et les renforts, ce serait Rayne. Alors oui, elle avait plus d'expérience et plus de chance de s'en tirer que moi. Mais ce n'était pas pour ça que je n'avais pas peur pour elle.

    Le canon de l'arme avait chauffé au fur et à mesure des tirs, et je me brûlais le bout des doigts en déviant son coup. Lâchant l'arme, je voulu lui asséner un coup de genou dans l'entre-jambe. Mais en même temps, lui frappa aussi. La crosse de son arme s'abattit sur ma joue, et je gémis légèrement. M'agrippant à son col, je du remarquer son professionnalisme ; il faisait face à un ennemi qu'il ne pouvait voir, mais il se battait quand même. Ce que je n'avais pas prévu, par contre, c'était la mare de sang qui s'égrainait derrière moi, et qui me fit glisser. Je finis donc par tomber quand, en reculant pour avoir une meilleure prise sur l'arme que j'essayais de lui prendre, il me poussa sur la surface glissante. Je m'étalais de tout mon long, l'entraînant avec moi. Ma tête heurta le sol, et un autre coup de feu parti, dans une direction que je n'aurai su indiquer. Tout ce que je pouvais dire, c'est que, le temps que j'essaye de me relever, Anaka était assis sur moi, et me hurlait à la face. Enfin, je compris. Avec le choc de ma chute, j'avais perdu le contrôle de mon pouvoir, et était apparue. L'homme hurlait donc quelques choses à propos de bâtarde, de chienne, et de traînée. Je cru comprendre la phrase en entier, mais je n'en étais pas certaine. Ce qui était certain, par contre, c'était que Anaka avait lâché son arme en tombant. Et que, maintenant, ses mains étaient serrées autours de mon cou. Le seul point positif, était que le dernier coup de feu avait fait fuir les gens qui étaient restés. Nous étions donc seuls, avec le corps inanimé d'une jeune japonaise à mes côtés. Je fus dégoûtée de sentir le bas de mon pull s'imbiber de son sang, mais l'heure n'était pas vraiment à cela.

    Hoquetant, je fis courir mes mains sur les poignets de Anaka, sans résultat. Je n'avais ni sa force, ni son entraînement. Pourtant, à ma droite, un mouvement à la limite de mon champ de vision me fit comprendre que je n'étais pas seule. Avec l'idée ferme que, s'il ne m'étranglait pas, Anaka finirait par me briser la nuque en resserrant sa prise, je parvins à articuler quelques mots. « Chambers, tirez ! Chambers .. » Irrité par mes paroles - les comprenait-il ? - Anaka augmenta la pression sur ma gorge, sans cesser de parler d'une voix haineuse. Je n'avais plus la force de traduire, même si je continuais de me débattre. Malheureusement, l'homme était fort, et semblait insensible à mes coups. Je ne parvenais pas à m'en défaire .. Et le hunter qui n'intervenait toujours pas .. « Son arme ! abattez le, Chambers, s'il vous .. plait »

    ( c'est pas super, désolée .. je ferai mieux la prochaine fois )
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Adel Chambers

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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptySam 14 Nov - 3:12

*Ça y est…*

Son heure était venue. Sa mort certaine lui laissait un étrange goût amer en bouche. Il avait toujours su que ses jours prendrait abruptement fin dans un contexte de violence plus ou moins intense, mais il avait toujours supposé qu’elle surviendrait au cours d’une mission…et non pas au détour d’une intersection. Et encore moins des mains d’un Hunter!!

*How ironic…*

En temps normal, il aurait quand même espéré s’en sortir. Que le forcené n’allait pas forcément toucher un organe vital, et qu’il pourrait survivre à sa blessure. Après tout, il n’en était plus à sa première balle. Mais là, il avait devant lui une véritable machine à tuer…

* Putain de saloperie de journée de merdre…*

L’inéluctable détonation retentit, le prenant de court à travers ses funestes réflexions. Aucune sensation désagréable ne l’accompagna. Plissant les yeux, il constata que l’arme d’Anaka n’était plus pointée vers lui, mais que son bras semblait lutter contre une force invisible. De la télékinésie ? Comment diable les renforts avaient-ils pu se rendre sur les lieux aussi rapidement ? Il se laissa une note mentale d’offrir un gigantesque cadeau de Noël à Opale…

L’autre continuait d’appuyer sur la détente, projetant des balles perdues dans toutes les directions. Adel sprinta pour aller plaquer au sol un étudiant qui regardait la scène avec un air ahuri, lui évitant vraisemblablement de se faire plomber. Couché sur le jeune homme, il en profita pour tenter de localiser les secours, avant d’évaluer s’il devait tenter de se joindre au combat. Le télékinésiste ne semblait en effet pas en total contrôle, mais pour le moment, la situation était beaucoup trop chaotique pour qu’il tente une approche. Et son arme se trouvait du côté complètement opposé de la place… Il dût donc se contraindre à jouer le rôle de spectateur passif.

L’instant d’après, il réalisa son erreur dans l’évaluation de la situation : il y avait quelqu’un en train de lutter présentement avec Anaka! Et quelqu’un de féminin, s’il en jugeait par la tonalité du couinement. Cela changeait complètement la donne! D’autant plus qu’il n’y avait personne de son équipe disposant de la capacité de se rendre invisible. Un autre agent du WHS-T ? Cela expliquerait probablement pourquoi elle avait choisi le corps à corps plutôt qu’un tir à bout portant…

Puis, avec l’étrange brusquerie typique de ce genre d’événement, la situation bascula du tout au tout. Dans un dernier coup de feu, l’homme bascula vers l’avant et se retrouva à chevaucher son agresseur invisible. Ou plutôt, son ancienne agresseur invisible, car cette dernière n’était plus ni l’une, ni l’autre. L’impact lui avait vraisemblablement fait perdre sa concentration. Et visiblement, Adel n’était pas le seul à s’en être aperçu.

« Sale petite bâtarde, chienne galeuse, je vais t’arracher les yeux des orbites et te les enfoncer en même temps que mon poing dans ta [censored] de pute en chaleur! »

Profitant de la distraction du Hunter manifestement complètement envahi par une haine sans borne envers les Witches, Adel fit de grands signes pour encourager l’évacuation des quelques témoins restants de la fusillade. Il connaissait le temps minimum d’une strangulation efficace, et ne s’inquiétait pas outre mesure de sa sauveuse. Il pressait beaucoup plus de faire évacuer les véritables innocents de l’histoire.

Une voix gutturale lui fit cependant rapidement modifier son ordre des priorités : non seulement elle se débrouillait beaucoup moins efficacement qu’il ne l’avait estimé, mais en plus, elle s’exprimait dans un anglais parfait…

…et elle connaissait son nom.

Sous le choc, il n’entendit même pas les nouvelles obscénités dont Anaka accablait la jeune femme. Il prit une bonne demi-seconde avant d’intégrer l’information que quelqu’un doté du pouvoir d’invisibilité le connaissait et venait de lui sauver la vie dans une station de métro perdue dans Tokyo! Il chassa sa capacité de raisonnement complètement dépassée de sa conscience, et se dirigea au pas de course vers l’arme abandonnée par le Hunter, tandis que la jeune femme réitérait sa supplique désespérée.

La suite des événements aurait pu être simple, s’il ne s’était pas agit d’un soldat surentraîné… Alors qu’Adel mettait la main sur la crosse de l’arme, Anaka délaissa sa première victime pour lui agripper le poignet et se lancer sur lui comme un chien enragé. Ils roulèrent deux tours sur eux-mêmes, chacun tentant de maîtriser l’arme à travers d’une épreuve de force. Adel poussa un cri de surprise mêlé de douleur lorsque l’autre lui mordit à pleine mâchoire le biceps droit. Anaka quant à lui n’émit qu’un horrible gargouillis lorsqu’une balle vint lui traverser la pomme d’Adam.

Adel s’agenouilla à ses côtés, et ses épaules s’abaissèrent lorsqu’il constata l’absence de pouls… Mais l’heure n’était pas encore à la culpabilisation, ni à l’introspection. Il releva les yeux vers celle qui venait de le sauver d’une mort prématurée…et considéra sérieusement qu’il avait dû être drogué au courant de la journée. Tout ceci ne pouvait être vrai! Nonobstant des probabilités risiblement infimes qu’elle se trouvait dans le coin lorsqu’il avait prévenu Opale, Rayne Mercer ne pouvait pas, aux dernières nouvelles, se rendre invisible! D’autant plus que jamais elle n’aurait hésité à tirer. Qu’est-ce que c’était que cette histoire de fou?

C’est alors qu’une alternative se présenta à son esprit : il se rappelait d’un dossier tombé dans l’oubli après le curieux décès de l’inquisiteur qui en avait la charge, concernant une sœur jumelle de Mercer. Elles se ressemblaient comme deux gouttes d’eau! Mais comment le connaissait-elle ? Et que diable fichait-elle ici ?

Trop de questions à poser, alors que du sang d’innocent coulait toujours à flot. Repoussant toutes ces interrogations à plus tard, il rangea l’arme qu’il avait jusque là tenue à la main et récupéra son portable à la place. Il l’envoya à…à… la jeune femme inconnue.

« Appelez des secours. 0332 013 331. L’homme qui vous répondra comprendra l’anglais.»

Il n’avait pas grand-chose à craindre pour le moment. Elle ne lui voulait très certainement que très peu de mal, et son portable ne contenait aucune informations personnelles : il les conservait toutes dans sa tête.

Abandonnant pour le moment la résolution de cette énigme plus qu’inattendue que constituait sa bienfaitrice providentielle, il se débarrassa de sa veste et vint s’agenouiller près de la victime la plus en mal en point. Avec un profond soupir, il constata qu’elle ne connaîtrait jamais ni les joies ni les peines de l’adolescence…

Sa collègue, étendue sur le dos, ne semblait guère dans un meilleur état. Un flot de sang s’écoulait de sa gorge ouverte. Il diagnostiqua approximativement que la jugulaire devait être touchée, sans être sectionnée. Il y avait peut-être un espoir… Insérant son petit doigt dans la plaie, il ferma les yeux et se concentra sur les sensations tactiles qu’il lui transmettait. Il parvint finalement à identifier une zone où le flot de sang se concentrait.

« Mercer!,appela-t-il, de la voix tranchante et assurée d’un homme qui souhaite se faire obéir…et qui avait l’habitude de prononcer ce nom dans de telles circonstances! J’ai besoin de votre assistance ici. » Même s’il y avait erreur sur la personne, la jeune femme comprendrait qu’il s’adressait à elle, la seule autre personne en position verticale.

Lorsqu’elle l’eut rejoint, il prit délicatement, mais fermement, la base de son index entre ses doigts.

« Fermez les yeux, je vous prie »

Sa voix affichait le même ton de commandement, tout en se dotant d’une nuance chaleureuse. Il avait besoin qu’elle lui fasse confiance. Et il ne fallait surtout pas qu’elle flanche et ne se laisse aller à un choc traumatique. Des commandes simples et formulées clairement aideraient la jeune femme à demeurer concentrée sur le moment présent. Tout comme lui-même!

Il guida précautionneusement la phalange de la courageuse jeune femme jusque dans la plaie, puis au niveau de la micro-lésion qu’il avait identifiée au préalable.

« Si vous bougez, cette jeune fille est condamnée. Maintenez la pression, et tout se passera bien. Gardez les yeux fermés, ou regardez le ciel. Surtout, ne fixez pas son visage. »

Au moins, ainsi, il n’y avait plus aucun risque qu’elle ne tente de s’échapper. Il la laissa dans cette position pour partir s’occuper de la prochaine victime, atteinte par un projectile au niveau de l’abdomen. Il retira son foulard, le passa autour du maigre torse du jeune rouquin qui grimaça de douleur et le noua de façon à compresser la plaie. Des phrases sans sens concernant sa mère entrecoupaient ses sanglots.

« Vous tenez le coup? », lança-t-il par-dessus son épaule, sans même s’arrêter.

Huit mètres plus loin, Adel entreprit des manœuvres de réanimation sur une fillette d’environ 10 ans. Probablement l’une des premières victimes, elle avait perdue beaucoup de sang par une blessure au niveau de l’omoplate droite. Il s’acharna sur elle une bonne minute, qui lui paru sans fin, avant qu’elle ne se remette enfin à respirer par elle-même. Il revint chercher sa veste pour recouvrir sa patiente. Toute cette perte de sang avait dramatiquement fait chuter sa température corporelle.

Alors qu’il finissait de constater que les deux autres ne souffraient que de blessures superficielles, des bruits de sirènes commencèrent à se faire entendre, de plus en plus près.

Il revint auprès de celle à qui il devait la vie, et lui tendit la main droite, paume vers le haut.

« Venez. Ni vous, ni moi, ne souhaitons être là quand ils arriveront. Vous n’avez qu’à retirer tout doucement votre doigt, et le caillot devrait tenir. »

Il fonctionnait encore selon une logique purement fonctionnelle, tandis qu’il sentait l’adrénaline retomber…et toute l’horreur de la scène cogner à la porte de sa conscience. Il dut mobiliser toute sa volonté pour empêcher ses nerfs de flancher.




[j'espère que ça saura t'inspirer! *regarde avec une certaine suspicion son propre message*]
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyDim 15 Nov - 21:50

    La pression autours de ma gorge me faisait peur. Je devais l'admettre, j'avais beau m'être promis de ne plus jamais avoir peur, je n'y arrivais pas. Le sentiment, paralysant et ravageur, était bel et bien présent dans un coin de mon esprit. Heureusement pour moi, l'instinct de survie était encore le plus fort. Au fond de moi, une louve enragée se débattait pour vivre, pour survivre. Et je me débattais avec elle, refusant l'évidence. J'avais encore une chance, il fallait que je parvienne à m'en convaincre. Et je m'en convainquis. Maintenant, ne restais plus qu'à tenir bon jusqu'à ce que Chambers ne réagisse. Ce qu'il ne faisait toujours pas .. A vrai dire, peu de temps s'était écoulé depuis que j'avais réclamé son aide. Vraiment peu de temps. Quelques secondes, tout au plus. Mais quand quelqu'un essaye de vous étrangler, je peux vous jurer que, quelques secondes, ça parait durer une éternité. A cette idée - cette notion d'éternité - j'eus une pensée pour Rayne. C'était pour elle, que j'avais peur. Pas que ma mort entraînerait pour elle un quelconque changement - était-elle insensible à ce point ? - mais principalement que j'avais peur de mourir sans lui avoir reparlé. Sans m'être excusée de ne pas avoir su l'aider, de ne pas avoir tenté de la secourir plus tôt.. Je voulais m'excuser, affronter sa colère, si colère il y avait, et lui faire comprendre que j'aurai préféré qu'il m'embarque moi et pas elle .. C'était pour ça, que j'avais peur. Et aussi parce que je voulais lui dire la vérité. Nos parents sont morts parce qu'ils ont essayé de t'aider. Je refusais aussi qu'elle vive avec l'idée préfabriquée de l'organisation, qui annonçait que nos parents étaient des rebelles meurtriers qui méritaient leur sort. C'était faux, et je voulais qu'elle le sache. Seulement voilà ; pour qu'elle le sache, il fallait que je vive. Et puis il fallait admettre que j'étais une sale égoïste - ce que je ne me pardonnais pas, soit dit en passant - et que j'avais peur de mourir maintenant. J'avais peur de mourir avant d'avoir vécu certaines choses. Cela m'angoissais. Même si, vu ma situation, je ne pensais pas vraiment à tout cela.

    Enfin, Chambers réagit. Il s'approcha, mais tout ne se passa pas comme prévu. Alors que je m'attendais à une détonation - et un spectacle peu ragoûtant - et bien c'est le contraire qui arriva. Chambers n'attaqua pas Anaka, c'est Anaka qui attaqua. Je ne suivis pas toute l'action, car mon premier réflexe fut de rouler sur le côté pour m'éloigner du corps à côté de moi, et de respirer. L'air passa avec violence dans ma gorge, et me fit monter les larmes aux yeux. Sans pleurer pour autant, je réussis à me redresser, juste à temps pour voir Anaka se prendre une balle dans la gorge. L'instant d'après, Chambers me fixait. Détachée, l'esprit légèrement intouchable, suite aux chocs des dernières minutes, je lui rendis son regard. Les bonnes viennes habitudes revinrent à la charge, et je me surpris à songer qu'il avait véritablement un regard magnifique. Une seconde pensée, plus réaliste, me fit reculer d'un pas, et me rappela que l'homme au regard devant lequel j'étais prête à m'extasier était bel et bien mon ennemi. Pourtant, déjà, son regard s'était détaché de ma silhouette. Je lui reconnus une fibre héroïque lorsqu'il rangea son arme et me lança son portable. Je failli lui rendre en lui précisant que j'avais, moi aussi, des moyens de communication, mais après tout, je préférais qu'on ne trace pas mon numéro. « Appelez des secours. 0332 013 331. L’homme qui vous répondra comprendra l’anglais » Pour une fois, je parvins à ravaler mes questions, et je fis ce qu'il me demandait. On me répondit à la deuxième tonalité. Une voix affable et apparemment me demanda avec un calme olympien quelle était la nature de mon problème. « métro Yurikamome, quai cinq. Il y a .. huit victimes, dont quelques unes dans un état grave. faites vite. » La voix parut étonnée, puis se précipita pour me poser une foule de questions. Sans daigner répondre à une seule d'entre elles - elles étaient inutiles - je répétais rapidement ce que je venais de dire, puis raccrochais.

    Je n'eus pas le temps de bouger que déjà la voix du chef m'appelait. Il avait apparemment besoin de moi, et son ton me fit comprendre qu'il s'attendait à ce que j'obéisse. En temps normal, je lui aurais fait comprendre que je n'étais pas un de ses chiens de gardes, mais là, d'autres vies que la mienne étaient en jeu. Je pris donc sur moi, et me précipitais vers lui. Une fois agenouillée à ses côtés, je le laissais faire, sans vraiment penser à ce qu'il voulait faire. « Fermez les yeux, je vous prie » La par contre, je ne pus lui obéir. L'idée même de fermer les yeux, en m'abandonnant donc complètement à son bon vouloir, cela dépassait mes capacités. Et puis, je n'étais plus une petite fille. Je n'étais certes pas un de ces chiens de gardes blindés à la vue du sang et de la douleur, mais j'étais certaines de pouvoir encaisser. Je craquerais finalement, mais pas tout de suite, j'avais le temps. Par contre, lorsque le brun guida délicatement mon doigt jusqu'à l'intérieur de la blessure de la victime, je ne pu empêcher mon poignet de se crisper. Murmurant une rapide excuse, je le laissais faire. « Si vous bougez, cette jeune fille est condamnée. Maintenez la pression, et tout se passera bien. Gardez les yeux fermés, ou regardez le ciel. Surtout, ne fixez pas son visage » Bon, jusque là, j'avais compris, ce n'était pas bien difficile. Il le faisait tout le temps dans les films. Et pourtant, je n'avais jamais imaginé ce que pouvais ressentir le héros en pressant ainsi la blessure d'une victime. Une sensation de pouvoir, peut être ? après tout, la vie de cette jeune fille dépendait de la légère pression que j'exerçais. Ou bien du dégoût ? Mes mains étaient couvertes de sang, tout comme la bas de mon dos. Pour tout dire, je n'en savais rien. Ni pour les héros et leurs impressions, ni pour les miennes. J'étais vraiment détachée. Tout ce qui m'importait, c'était la vie de cette fille. Elle éclipsait à peu près toutes mes autres inquiétudes du moment.

    « Vous tenez le coup ? » La voix de Chambers, couvrant celles - délirantes - des victimes, me ramena à une réalité plus brutale. Reprenant mon souffle, je passais un doigt léger - et ensanglanté, mon dieu - sur la joue de la jeune fille, et lui répondis ; « oui. mieux qu'elle. mais on s'en sortira toutes les deux » Je ne savais même pas s'il avait posé la question par pur gentillesse, par politesse, ou pour vérifier que j'étais toujours là, dans son dos. Peut être était-il vraiment intéressé par la réponse, aussi, mais cela m'aurait étonné. Néanmoins, je remarquai que c'était la première fois que je lui parlais depuis que je l'avais appelé à l'aide. Je ne fis ensuite plus attention à lui, me concentrant sur la respiration laborieuse mais bien présente de la fille pour empêcher mes nerfs de craquer. Je venais d'assister à une tuerie, on avait essayé de m'étrangler, j'avais le doigt plongé dans la blessure d'une parfaite inconnue, mais il fallait que je parvienne à surmonter tout cela. Parce que si je n'y arrivais, cela signifiait que je n'étais pas assez forte pour continuer mon combat. Et ce combat, j'y tenais vraiment. Enfin, je tenais surtout à ce qu'il finirait par entraîner un jour ou l'autre ..

    Je n'entendis les sirènes qu'une fois que la voix de Chambers eu rompu le silence dans lequel je m'étais réfugiée. « Venez. Ni vous, ni moi, ne souhaitons être là quand ils arriveront. Vous n’avez qu’à retirer tout doucement votre doigt, et le caillot devrait tenir » Détachant mon regard du visage crispé de la victime, j'observais un instant la main qu'il me tendait, paume en l'air. Avait-il l'habitude d'offrir la charité à tout ses ennemis, où étais-je une exception ? Une vie pour une vie, il ne me devait rien. Alors pourquoi faisait-il ça ? Pour ma sœur ? Cela m'étonnait un peu. Ils étaient tout, sauf proches, d'après ce que j'avais vu. « attendez » Murmure calme, je venais pourtant d'attraper son poignet, comme pour contredire ce que je disais. Je n'étais pas folle, et je savais très bien qu'il valait mieux l'écouter. Ce qui ne m'empêcha pas d'attendre que les voitures de secours ne s'arrêtent, avant d'enlever doucement mon doigt, et de me relever. Je voulais laisser le plus de chance possible à cette jeune fille, et j'en avais les moyens. Autant en profiter. Faisant face au brun, je murmurais alors. « maintenant, on disparais. » Rien ne fût visible pour nous et, pourtant, nous venions de disparaître. Personne ne nous avait vu, les secours arrivaient seulement. Alors je reculais de quelques pas, avant de me retourner, et de me mettre à courir. Je tenais toujours le poignet du hunter , et je n'avais aucune envie de le lâcher. Je ne savais pas pourquoi, mais c'était comme ça. Autours de nous, tout semblait plus vif, plus prévis .. Je connaissais cela, c'était tout pareil lorsque j'usais de mon pouvoir. Par contre, je ne savais pas si Chambers voyait cela de la même manière que moi. Tant pis. Je ne finis par lâcher le hunter que lorsque nous fument assez éloignés, dans une ruelle, où peu de gens passaient. Là, je dû relâcher mon pouvoir. Ce qui m'ennuyait, car nous étions couverts de sang, tout les deux. Comme à chaque fois que je passais de visible à invisible, ou l’inverse, j’avais fait attention à ce que personne ne me voie. C’est donc pour cela que je me retrouvais, avec Chambers, dans un boyau étroit, qui ne devait pas faire un mètre de large, mais qui avait le mérite d’être sombre et désert. Je ne cherchais pas spécialement la proximité avec le brun – dans d’autres conditions, peut être, mais là .. (a)

    Je frémis, en me rendant compte que, depuis le début, je tremblais. Baissant la tête, je failli murmurer des excuses ; désolée, il me faut du temps, je n'arrive pas à .. Mais il n'y avait pas d'excuses à donner. J'étais bien loin du niveau que pouvait avoir un membre de l'organisation, et cela me décevait. Je me décevais. Mais ça, soit Chambers le comprendrait de lui même, soit il ne le saurait jamais. Dans un cas comme dans l'autre, je m'en moquais. Ce dont je me moquais moins, par contre, c'est de l'agent de police qui arrivait de l'autre côté de la rue. Cela devait être un simple passage, car nous étions assez loin du carnage auquel nous avions réchappé. Néanmoins, je ne tenais pas à me faire prendre maintenant. C'est pour cela que, alors que Chambers semblait perdu dans ses pensées, je me collais au mur, et l'attirait contre moi. Bon, je dû me hisser sur la pointe des pieds pour parvenir à enfuir ma tête dans son cou, mais cela marcha. Le policier passa à côté de nous, c'est à dire à l'intersection du petit boyau où j'étais réfugiée et de la ruelle principale, en ne nous accordant qu'un regard. Le suivant des yeux, je finis par lui afficher un sourire gêné et contrit, comme toute gamine prise en faute l'aurait fait. Après tout, j'avais tout d'une jeune femme ayant donné rendez-vous à son compagnon. Sauf que là, le but était principalement de me coller à Chambers pour cacher les taches de sang qui s'étalaient sur son tee-shirt, et bref, un peu partout sur nous. Me redressant, je lui jetais un regard, et un léger sourire. Tout cela me paraissait irréel, et je tremblais de plus en plus. Et pourtant, je ne parvenais pas à m'empêcher de penser que je connaissais pas mal de filles qui auraient tout fait pour être à ma place ; collée à un mec pareil.

    « je .. » Premier essai, raté. Ma voix tremblait, et je n'aimais pas cela, car ça ne me ressemblait pas du tout. « je peux vous reconduire à votre hôtel, je .. ça sera plus discret, mais .. attendez » Fermant les yeux, je pris sur moi pour me calmer. Il fallait absolument que j'y arrive, sinon je risquais de me déconcentrer en utilisant mon pouvoir, et cela n'était pas conseillé. Alors autant me calmer maintenant, pendant que nous étions plus ou moins à l'abri. Il me fallait juste un peu de temps. Même si je savais que Chambers n'allait pas laisser tomber. Il avait fait le rapprochement avec Rayne, et je me doutais que pas mal de questions allaient suivre. Alors autant changer de technique. Et parler la première. « si vous voulez appeler vos collègues, c'est le moment où jamais .. » Et c'était vrai. Je pourrais toujours m'enfuir, mais cela allait être difficile. Bien entendu, il pourrait toujours me coincer contre le mur en attendant, je n'aurai pas la force de me dégager - plus petite, plus fine, donc moins de muscles. Mais je savais que lui annoncer le déstabiliserait. Il m'avait vu me battre, il devait donc savoir que je ne me laisserais pas faire comme ça. C'était donc que je savais qu'il n'en ferait rien. Et, pour tout dire, je n'en savais rien, mais je l'espérais.

    ( je ne suis pas convaincue parce que j'ai écris, mais bon .. par contre ta réponse était nickel ♥ )
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMar 17 Nov - 2:51

[A+. Je n'ai rien d'autre à ajouter :) Oh Gory Day [Alizeah, + places libres 2749 ]

Il ne savait toujours pas ce qu’il savait sur sa jeune compagnonne d’infortune du moment, à savoir s’il s’agissait bel et bien de l’autre Mercer ou non, mais une chose était cependant certaine : elle avait du cran! Non seulement elle n’avait pas voulu fermer les yeux devant le spectacle d’une jeune fille ensanglantée à l’article de la mort, ce qu’il tenait cependant plus pour un acte de contradiction qu’autre chose, mais elle souhaitait demeurer le plus longtemps possible auprès de cette jeune femme alors que les secours, ainsi que les forces de l’ordre, arrivaient à grand pas. Acte qui relevait du plus honorable altruisme, considérant que les policiers ne se priveraient pas de les emmener de gré ou de force au commissariat, et que peu importe qui elle était, son séjour y serait très certainement plus long et moins agréable que celui d’Adel…

Finalement, tandis qu’Adel s’apprêtait à lui faire comprendre que le moment limite se rapprochait dangereusement rapidement, elle se releva soudain et l’entraîna à sa suite. Par quelque étrange retournement de situation, elle semblait bien décidée à prendre les choses en main à partir d’ici. Bon joueur, et puisqu’il savait avoir plutôt impérieux dans les derniers instants, il se laissa docilement mené. Pendant un moment, il crut que ses nerfs lâchaient, car sa vision se faisait moins nette, comme s’il ne parvenait plus à se mettre au focus. Puis il comprit…ou du moins, cru comprendre, en voyant l’absence de réactions des quelques rares individus au regard apeurés qu’ils croisaient. Elle devait l’avoir englobé au sein de son pouvoir d’invisibilité. Même s’il demeurait relativement concentré pour suivre le rythme malgré ses facultés affaiblies, une question le taraudait sans cesse : pourquoi se donnait-elle autant de mal pour lui ? Elle le connaissait, et savait pertinemment qu’à ce stade-ci, il pourrait très bien se débrouiller seul. Avait-elle besoin de lui ? Tentait-elle de se créer un moyen de pression sur lui ? L’avenir allait très certainement le lui révéler…

Leur course folle prit brusquement fin dans une ruelle obscure. Adel se demanda si elle les y avait conduit sciemment, ou bien si elle avait simplement suivi ses pieds jusqu’à un endroit plus calme. Toujours est-il que le monde se remit à fonctionner selon ses lois d’optique habituelle, et qu’ils cessèrent de courir. Et qu’elle lui lâcha le poignet. Il y avait étonnamment de force dans la délicate poigne de la jeune femme, témoignant que sa frêle silhouette masquait en fait une force et une détermination certaine.

Force qui semblait cependant lui manquer dans l’immédiat : son délicat menton frissonnait, et le bout de ses doigts tremblotait. Effort trop soutenu, ou bien si le souvenir des événements récents la rattrapait ?

Lui-même avait du mal à se contenir… Il venait d’abattre un des siens. Qui lui-même avait tiré à bout portant sur un groupe d’enfants. Qu’est-ce qui pouvait justifier une telle abomination ? Devrait-il, un jour, être forcé de voir cette même folie dans les yeux d’Ange ? Est-il condamner à éventuellement abattre la pétillante Sena parce qu’elle aura poignardé avec une joie organismique tous les clients d’un hôtel? Est-ce qu’un jour, dans un moment de lucidité, il verra son reflet démentiel dans les yeux de Robin, juste avant qu’elle ne crible son corps de balles ?

Il n’avait pas à aller chercher bien loin dans ses souvenirs pour voir que cette réalité potentielle était en fait déjà avérée : c’était exactement ce qui s’était produit avec Lilith…Était-ce là leur destin ultime, de devenir la proie démoniaque de nouveaux chasseurs, perpétuant la boucle infinie ?

Il fut ramené sur terre lorsqu’un corps vint se lover contre lui, le forçant à s’appuyer contre le mur. Il prit deux bonnes secondes pour réaliser qu’il s’agissait de la pseudo-Mercer, et deux supplémentaires avant de figurer qu’elle venait vraiment de lui sauter dans les bras comme une véritable groupie. Mais que c’était que cette histoire ?!

Finalement, l’explication apparue, dans la personne d’un policier suspicieux qui remontait la ruelle. Probablement à la recherche de suspects dans l’affaire de la station de métro. Ils devaient avoir l’air d’un couple crédible, car il ne s’attarda pas outre mesure. Les japonais et leur respect… c’était le plus vieux truc du monde, et s’il avait osé les regarder quelques secondes de plus, il aurait bien vu qu’il y avait anguille sous roche. Décidément, cette jeune femme venait d’inverser son mauvais karma de la journée.

Le policier sortit donc de la ruelle, et avec un sourire timide, elle se retira des bras d’Adel. Ce dernier avait pu constater l’ampleur de ses tremblements, qui se répercuta également sur diction. La pauvre fille avait l’air d’une gamine sortie d’un film d’horreur, avec son t-shirt et ses mains imprégnés de sang séché, et les bleus qui se formaient là où Anaka avait resserré ses doigts. Il n’avait envie que de la prendre dans ses bras et lui caresser les cheveux, en lui murmurant que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Que la réalité ne pouvait être aussi horrifiante. Pourtant, il savait que c’était faux…tout comme l’impression qu’il se faisait d’elle en ce moment. Elle n’avait rien d’une gamine démunie et fragile: elle venait de s’en prendre à main nue à un Hunter complètement déchiré.

Elle ne put compléter sa phrase d’une traite, et dût fermer les yeux pour reprendre ses esprits. Elle devait être exténuée, mais pourtant, elle se forçait à le dissimuler derrière une attitude provocante. Si forte…

Puis, un soupçon vint troubler le masque qui composait jusqu’à présent son visage. Et si le sang qui maculait son chandail provenait d’elle ? Il lui fit immédiatement part de son inquiétude, s’efforçant toutefois de ne pas avoir l’air trop préoccupé.

« Êtes vous blessée ? »

Ce « détail » réglé, il entreprit de se pencher sur la suite. Manifestement, elle n’aurait pas la force de les traîner tous les deux jusqu’à son hôtel. Le Kawaï n’était pas très loin de la station de métro, mais il doutait fortement qu’elle puisse tenir les trente minutes de marche qui les en séparait. Mais pourquoi souhaitait-elle l’accompagner, ou bien s’assurer de sa sécurité ? Et pourquoi ne pouvait-il considérer l’option de simplement la laisser sur place? Comme si les événements qui venaient de les réunir ne pouvaient connaître une fin aussi glauque qu’une séparation muette dans cette ruelle crasseuse sans que quelque chose ne se brise en lui…

« C’est une habitude, chez vous, de vous inviter dans les chambres d’hôtel de gentlemen?»

Un léger étirement de ses lèvres vint briser le ton pince-sans-rire qu’il venait d’utiliser, dans une tentative facile d’éloigner les tourments qui voltigeaient autour de leur tête.

« Mes collègues sont malheureusement beaucoup trop occupés pour venir jouer les chauffeurs de taxi… D’ailleurs, tant que vous conservez mon portable, je ne peux les contacter.»

Aucun indice dans sa voix ne laissait croire à ce qu’il tenait que cet état de fait change. C’était sa façon de lui faire comprendre qu’il n’avait, pour le moment du moins, nulle intention d’alerter son équipe. Les raisons précises de cette décision lui échappaient encore, mais le cas échéant, il savait pouvoir se rabattre que la sœur de Mercer, s’il s’agissait bien d’elle, ne possédait plus de dossier chez le WHS-L.

« J’accepte volontiers votre offre, mademoiselle, mais mon hôtel est à une dizaine de kilomètres.»

Il aurait pu ajouter qu’il ne croyait pas qu’elle tiendrait le coup, mais n’en fit rien. Quel avantage aurait-il à gagner à attaquer futilement sa fierté ?

« Attendez-moi deux minutes, et je nous trouve un moyen de transport. Vous prendrez le relais lorsque nous serons devant l’hôtel.»

Il parlait d’une voix douce et calme, et c’est dans un soupir qu’il enchaîna :

« Si vous préférez partir seule de votre côté, je ne vous poursuivrai pas. Et pas seulement parce que cela serait complètement futile...»

Il se détourna d’elle, et entreprit de remonter au pas de course la ruelle, en sens inverse que celui emprunté par le policier. Arrivé à l’intersection, il fracassa la fenêtre du côté passager de la première voiture qu’il croisa. Une Daihatsu jaune du début des années 2000. Il ouvrit la portière et s’installa côté conducteur, avant d’accéder au système électrique sous le volant. 23 secondes plus tard, le moteur vrombissait, et en marche arrière, il retourna là où il avait laissé sa courageuse sauveuse.

Une partie de lui se demandait ce qu’il était en train de faire, à voler une voiture pour emmener celle qu’il soupçonnait fortement être une witche chez lui.

L’autre lui répondit :

*J’essaie de changer le cours de cette putain de saloperie de journée de merde*
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyDim 29 Nov - 20:18

    « Êtes vous blessée ? » Non, je devais répondre que non. La gorge me brûlait, et j’avais l’impression de sentir encore les doigts du hunter l’enserrant avec vigueur. J’avais aussi la pommette en feu, suite au coup de cross, puis aux autres ? A tout les coups, elle prendrait une jolie couleur bleue d’ici demain. Mais non, je n’étais pas blessée. Rien de grave, rien qui importe vraiment. Hochant la tête négativement, je rassurais l’homme, me demandant toujours pourquoi il s’inquiétait à mon sujet. J’étais bien loin d’être sous sa responsabilité, alors pourquoi tenait-il à me maintenir en vie ? A ses yeux, comme à tout ceux des autres membres de l’organisation, je devais être plus intéressante morte que vive. Bien entendu, je me doutais que j’aurai dû lui retourner la question. Lui demander s’il allait bien, s’il n’avait besoin de rien. C’était la moindre des choses, il venait de me sauver la vie. Et pourtant, les mots ne sortaient pas. Et je savais pertinemment que, s’ils sortaient, ce serait d’une manière si peu naturel que ça en serait insultant. Alors valait mieux me taire, et attendre la suite. Je savais que je voulais aider cet homme. Me restais juste à savoir pourquoi. Quoique, pour l’instant, ce n’était pas encore vraiment important. « C’est une habitude, chez vous, de vous inviter dans les chambres d’hôtel de gentlemen ? » Relevant enfin les yeux, j'aperçus le sourire de Chambers. En fait, je lui étais reconnaissante. Par son méthodisme, il m’empêchait de penser au massacre auquel j’avais pris part, et cela me faisait du bien. N’ayant pas bénéficié de l’entraînement de l’organisation, je n’avais jamais eu besoin de recourir à pareille méthode. Mais cela fonctionnait bien, même si ce n’était vraiment, mais vraiment pas du tout mon genre. Lui rendant son sourire, je me redressais, songeant qu’il était temps que je me reprenne. Je ne pouvais pas tout le temps avoir l’air de cette gamine effarée que j’étais il y a quelques années. « oui, toujours. Je les sauve, puis je leur saute dessus .. » Sourire provocateur de ma part, je parvins à oublier pendant un instant notre situation. Bon, je n’avais rien de vulgaire, mais je prenais souvent plaisir à montrer aux hommes que même une femme pouvait avoir de la répartie, et n’était pas toujours une donzelle en détresse. Même si, là, pour le coup, c’était raté. J’avais bel et bien été une donzelle en détresse, que je le veuille ou non.

    Une pensée en entraînant une autre, le sujet changea, s'alourdissant au possible, et amenant la sordide question des collègues. Je voyais, dans l'appel à ceux-ci, un moyen certain de m'attraper et de me neutraliser, mais ce n'était apparemment pas le cas du chasseur. « Mes collègues sont malheureusement beaucoup trop occupés pour venir jouer les chauffeurs de taxi… D’ailleurs, tant que vous conservez mon portable, je ne peux les contacter. » Les chauffeurs de taxi .. alors vraiment, il ne comptait pas appeler du renfort pour mon cas. Le fait qu'il n'ai toujours pas récupéré son portable restait un argument quasiment incontestable, mais cela restait suspect. Simplement parce qu'il aurait suffit qu'il me le demande – gentiment -, et je lui aurait volontiers rendu. N'y voyez aucune stupidité ou niaiserie de ma part, j'avais simplement des valeurs et des principes. Ce gars était gentil, j'avais décidé de l'aider. Alors s'il voulait m'interner, je fuirais, certes, mais je lui rendrais son portable d'abord. « J’accepte volontiers votre offre, mademoiselle, mais mon hôtel est à une dizaine de kilomètres » La méfiance prévalant sur le reste, je n'avais pu m'empêcher de me raidir lorsqu'il mentionna 'mon offre'. Parce que, essayant toujours d'avoir un temps d'avance, mon esprit en avait conclu qu'il parlait de mon offre à propos de ses collègues. Thèse rapidement écartée grâce à la fin de sa phrase ; il parlait de ma proposition de l'aider à rentrer à l'hôtel. A nouveau, je ne saisissais pas l'étendue de ses motivations .. Vu ses ressources, il était certainement capable de rentrer tout seul, ou du moins, de se débrouiller seul et de trouver une excuse convenable à sa tenue en cas d'arrestation. Dans mon cas, cela risquait d'être un tantinet plus compliqué. « Attendez-moi deux minutes, et je nous trouve un moyen de transport. Vous prendrez le relais lorsque nous serons devant l’hôtel » Là, je ne pouvais pas faire grand chose, mis à part murmurer un vague « d'accord », qui se perdit dans la discussion bancale que nous tenions tout de même. « Si vous préférez partir seule de votre côté, je ne vous poursuivrai pas. Et pas seulement parce que cela serait complètement futile.. » Alors là ..! Ma première réaction fut de protester, bien que je finis bientôt – et même tout de suite – par abandonner l'idée. De un, parce qu'il était déjà parti. Et de deux, parce que je n'en trouvais pas la force, là, sur le moment. Mais je n'oubliais pas, et ce sujet reviendrai à un moment ou à un autre sur le tapis, que cela lui plaise ou non. A moins que je n'ai mal compris.. Est-ce ma fuite, qui serait futile, ou bien sa poursuite ? Je n'en avais aucune idée, et à vrai dire, j'étais d'avis de laisser tomber ça pour l'instant. Je lui poserai la question un jour, si j'en avais l'occasion, mais ce genre de futilité ne pressait pas..

    Une fois seule, je me permis un long soupire, qui se termina en une légère plainte. Sur le coté, j'entendais les pas pressé du brun qui s'éloignait. Je dû reconnaître, avec amertume, que je n'étais même pas certaine qu'il revienne à un moment ou à un autre. D'accord, je ne croyais pas que cela soit son genre de m'abandonner ainsi, et surtout après ce que nous venions de traverser. Même si, d'un autre point de vue, je lui étais assez inutile ; je n'étais pas une combattante hors-paire, comme les autres membres de l'organisation. Je ne possédais pas non plus le moyen d'effacer ce qu'il venait de se passer. En résumé, je n'avais aucun moyen de l'aider à long terme. Je n'étais pas nécessaire, et c'était insupportable. Pas parce que j'aurais voulu être indispensable, loin de là, mais déjà rien que utile, ça aurait été sympa. Sans m'en rendre compte, je venais de glisser le long du mur, me retrouvant assise, le souffle coupé, et les larmes prêtes à couler. Mais voilà, pleurer n'aidait pas vraiment notre cause, aussi parvins-je encore à retenir les traîtresses liquides. Il ne fallait pas craquer maintenant. Il ne fallait vraiment pas craquer maintenant. Il ne s'était pas passé longtemps que, déjà, le bruit d'un moteur me fit lever la tête. Un modèle que je ne connaissais pas – ce qui, vu mes connaissance en mécanique et voiture, n'était pas étonnant – mais qui était d'une couleur jaune vif assez criarde. C'était fort peu agréable à l'oeil, mais cela avait le mérite de me faire sourire, et d'être un moyen de transport sur jusqu'à l'hôtel .. Me relevant rapidement, je rejoins le côté passagers, dont la fenêtre était, soit dit en passant, cassée. J'eus de sérieux soupçons sur le manque de scrupules que venait d'avoir le hunter, mais je ne pensais pas vraiment être en position pour lui reprocher. Il souhaitait juste nous aider, bien que je ne comprenne pas pourquoi.

    Une fois engouffrée dans l'habitacle, je n'eus pas le temps de souffler que la voiture redémarrait déjà. Soufflant enfin, je ramenais mes genoux contre ma poitrine, posant de ce fait mes pieds sur le siège .. Une fois dans cette position de repli, je tournais la tête, observant le conducteur en silence, le détaillant avec patience, mais sans vraiment y mettre toute l'attention que j'y aurais mis dans d'autres conditions.. Sans que je n'ai dit un mot, le portable du brun se retrouva sur le tableau de bord, ou il rebondit avec un bruit métallique .. Je ne comptais pas le garder, iaussi était-il temps qu'il le récupère. Enfin, après quelques secondes, je pris enfin la parole. « Je suis désolée, pour l'homme .. Le tireur. C'était votre collègue, c'est ça ? » Bon, Chambers n'avait peut être aucune envie de parler de cette personne, ce que je comprenais, mais il lui suffisait dans ce cas de répondre brièvement, je n'insisterai pas. En fait, je n'avais pas des masses envie d'en parler moi-même, alors ça ne risquait pas d'être long. « et .. merci. Merci d'être intervenu, rien ne vous y obligeait .. Vous auriez même pu faire d'une pierre deux coup ; me liquider, et redorer le blason de l'autre homme » Et c'était vrai. Il aurait suffit qu'il assomme Anaka, et qu'il raconte à tout le monde que c'était moi qui avait abattu les civils. Peut être qu'après, le tireur aurait retrouvé sa santé mentale d'antan .. Si jamais elle avait été normale un jour. En tout cas, prononcer mes remerciements m'avait sembler plus facile que je ne le pensais. Je n'aimais pas faire cela, mais j'étais du genre à m'y forcer tout de même, simplement parce que je me connaissais ; après l'avoir fait, je me sentais plus légère. Par contre, je ne le faisais que lorsque je pensais cela absolument nécessaire et que je n'avais rien à perdre.. Dans tout les cas, je pouvais clairement passer à autre chose. Le voyage en voiture me parut relativement court, ce qui ne m'étonnait pas outre mesure, Chambers n'ayant parlé que d'une dizaines de kilomètres avant d'arriver près de son hôtel. D'un autre côté, je n'aimais pas les voyages en voiture. Et c'était la même chose pour les avions, trains, cars,.. tout simplement parce que ce genre de tas de tôle, ça pouvait être piratés par n'importe quel humain un peu doué, ou possédant un pouvoir intéressant. Je n'avais pas confiance, et c'était sans doute légitime.

    Ce n'est que lorsque la voiture, avec sa couleur jaunâtre, s'arrêta à un feu rouge, que je repris la parole. Je ne voyais pas d'intérêt à rester dans mon mutisme, et puis je me pensais assez forte que pour marcher pendant quelques dizaines de mètres .. « vous pouvez vous garer dans un coin désert, je peux gérer le reste. A moins que vous ne souhaitiez expliquer vous même au gérant de l'hôtel la présence de tout ce sang sur vos vêtements .. » Effectivement, j'étais d'accord pour l'aider, mais je ne le ferais pas, s'il le jugeait inutile. Et puis après tout, un homme comme je pensais qu'il l'était, devait avoir des ressources. Certes, il allait galérer, mais il finirait bien par réussir. Ça, je le supposais. C'était à lui de choisir, à présent .. Et pourtant, j'avais envie qu'il accepte. Qu'il me laisse le mener jusqu'à sa chambre. Et sans savoir pourquoi. Ce qui était assez embêtant, d'ailleurs. Ce n'était, du moins je ne le pensais pas, pour lui sauter dessus, comme nous en avions parlé auparavant. Ce n'était pas non plus pour profiter de la situation en l'agressant, ou d'une autre manière .. Bref, je ne savais pas. Mais je n'avais pas envie de partir, c'était clair.

    Une fois la voiture garée, je ne mis pas longtemps avant de sortir de la voiture, et de me poster du côté conducteur, appuyée contre le capot. Là, j'attendis qu'il soit sorti à son tour, avant de lui présenter ma main tendue, paume en l'air. Je tremblais toujours, cela se voyait, mais je parvenais enfin à ne pas y penser, ce qui était déjà pas mal. Affichant un léger sourire, je lui dis ; « si vous permettez .. » Pendant ce temps, je réfléchissais à la manière dont nous pouvions atteindre sa chambre Parce que les portes s'ouvrant toutes seules, et l'ascenseur fonctionnant pour personne,généralement, les gens finissent par trouver cela suspect. Sans vraiment faire attention à ce qui nous entourait, j'attendis donc un instant, en tentant d'avoir une illumination. Illumination qui vint finalement, au bout d'un moment. Plongeant mon regard dans celui de Chambers, je lui posais la main gauche – la libre – sur son torse, avant d'y descendre mon regard. Bon, il allait sérieusement commencer à se poser des questions sur mon comportement, après que je lui ai sauté dessus pour l'histoire du policier, mais je m'en fichais .. « ne bougez plus » Ce n'était pas vraiment un ordre, mais quand même. Concentrant alors mon pouvoir et mon attention sur les taches de sang qui s'étalaient un peu partout sur sa personne, je me mis à essayer une chose qui m'étais plus ou moins inédite. J'avais déjà fais disparaître des choses petites, ou des trucs partiels, mais jamais de façon si précise .. Et c'est parce que j'étais plongée dans mes pensées, et dans ma concentration, que je ne réalisai pas tout de suite que j'avais réussi. Souriant cette fois pleinement, je murmurais une légère exclamation. Devant moi, Chambers se tenait maintenant exempt de toute trace de sang. J'avais encore des progrès à faire, mais je trouvais quand même cela pas mal .. Relevant mon regard, j'annonçais tout de même au hunter ; « voilà, j'offre la discrétion, vous offrez l'itinéraire .. On peut y aller » Puis d'un coup, je disparu de son champ de vision. M'amusant ouvertement – mais toujours avec retenue, car comment peut on rire après un tel massacre ? - de son étonnement devant ma disparition, je me glissais dans son dos, sans rompre le contact. En effet, c'était plus facile ainsi. Ma main glissa donc, invisible, le long de son bras, avant de passer dans le creux de ses reins. « je vous suis .. tâchez juste de ne pas me claquer de porte au nez »

    désolée du retard, et de la qualité, mais j'ai eu quelques .. contre-temps =/
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMer 2 Déc - 23:07

La main derrière l’appui-tête passager tandis qu’il remontait à vive allure la ruelle à reculons, Adel ne put empêcher un sentiment de soulagement de le gagner lorsqu’il aperçut la forme recroquevillée de la jeune femme qui l’accompagnait, bien involontairement, dans cette atroce histoire. En quelque part, il avait toujours cru… ou craint ?... qu’elle profiterait de la première opportunité de mettre les voiles. Pourtant, elle était toujours là, comme si elle-même avait besoin de faire sortir un certain sens de ces événements tragiques.

Il freina de façon à ce qu’elle se retrouve au niveau de la portière et lui ouvrit la portière, tout en poussant un second soupir de soulagement lorsqu’elle se releva sans hésitation, et avec un vestige de sourire, pour prendre place à ses côtés. L’espace d’un moment, il avait craint que cette posture témoignait de l’abandon de ses nerfs, pourtant d’acier.

Un étrange silence s’installa entre eux tandis qu’Adel rejoignait l’artère principale et prenait la direction de son hôtel. Comme si chacun ne parvenait pas à déterminer avec exactitude le degré de proximité qui venait de s’installer entre eux. Deux heures auparavant, il aurait plutôt parié toute sa maigre fortune sur les probabilités qu’un ours polaire vienne lui offrir une Edelweiss que sur le fait de se faire tirer des griffes d’un hunter par la sœur de Rayne. Car il devait se rendre à l’évidence : à moins que Rayne n’ait eu une troisième sœur jumelle et qu’elle n’ait jamais été mentionnée nulle part, il ne pouvait que s’agir de cette Alizeah…

Puis, maintenant, ces deux étrangers se devaient mutuellement la vie, tout en sachant pertinemment qu’en toute autre occasion, leur rencontre fortuite aurait conduit en un affrontement…

Finalement, ce fut la jeune femme qui brisa la glace, malgré sa fermeture apparente, dans une tentative de réconfort qui semblait sincère, mais qui n’eut pour effet principal que de remuer toute l’horreur de la fusillade. Un collègue…comme Samaël…comme Rayne… comme Sena…

Il se tourna vers sa covoitureuse, arborant un visage plus défait qu’il ne l’escomptait, et la fixa tout le long de sa réponse, formulée sur un ton amer qui témoignait de son trouble.

« Il…il était effectivement l’un des nôtres…Je ne l’avais jamais rencontré avant… »

Avant…avant qu’il ne craque; avant qu’il ne devienne un meurtrier. Quel genre d’abominations pouvait pousser un homme qui vouait son entière existence à défendre l’innocent à se retourner contre lui et à coller des balles d’automatique à bout portant dans la nuque d’étudiants pré-pubères. Il y avait pire, car Adel avait surprit l’expression de satisfaction orgasmique qui illuminait le visage d’Anaka alors qu’il s’apprêtait à lui tirer dessus… et cette image continuait encore de le hanter…Celle d’un pauvre homme qui n’avait pu résister à des démons intérieurs qu’on lui avait imposé, et qu’il avait abattu…

Il avait remis les yeux sur la route lorsqu’Alizeah s’exprima à nouveau, cette fois-ci pour lui adresser des remerciements…et lui faire part de son appréciation tordue de la situation. Comment diable pouvait-elle penser une chose pareille ?! La réponse s’imposa d’elle-même, en même temps que les dernières paroles haineuses du hunter : elle avait raison. Et en d’autres circonstances, il l’aurait fait… Pour autant cruel que lui semblait le constat, il devait admettre qu’il n’aurait pas hésité à le faire…et qu’il se demandait pourquoi il ne l’avait PAS fait ?

Trop instable pour justifier son comportement, il se contenta d’un hochement de tête pour lui signaler qu’il acceptait ses remerciements. C’était là la plus grande distraction qu’il pouvait se permettre, pour ne pas briser la ligne de ses pensées.

Il avait eu l’opportunité de préserver l’honneur de l’Organisation et d’éliminer une witche, et il ne l’avait pas saisi… Au lieu de quoi, il avait flingué le hunter et ramenait la witche chez lui, sans aucune intention de lui faire de mal. À quoi pensait-il donc ?

*À rien, justement…*

Face à cette horreur, à ces jeunes que l’on fauchait bien avant leur temps, sa raison avait craquée, remplacée par quelque chose de beaucoup plus puissant et de plus profond…tout comme celle d’Anaka…Durant la fusillade et les instants qui suivirent, ils n’y avaient plus de hunters, plus de witches, plus d’Organisation. Il n’y avait que des victimes, l’Inconcevable, et ceux qui s’y opposaient. Tout simplement…

Simple ?

À nouveau, la voix franche d’Alizeah le tira des méandres de ses réflexions, dont les implications menaçaient déjà de le faire sombrer. D’un nouveau hochement de tête, il marqua son assentiment face à son plan et alla garer la Daihatsu dans une ruelle jouxtant le Kawaï.

Il demeura sur son siège même après avoir coupé le contact, les yeux dans le vide, la tête dans un brouillard dense d’idées qu’il ne parvenait même plus à conceptualiser et d’images sordides tirées sans queue ni tête de son passé. Ce n’est que lorsque la silhouette d’Alizeah s’imposa à son champ de vision qu’il reprit à peu près le contrôle de lui-même, récupéra son portable et sortit à son tour.

Il fut accueilli par une main tendue, qui ne manqua pas de lui provoquer une sensation de déjà vu, et un sourire qui se voulait encourageant, probablement autant pour son émetteur que son récepteur. Sans se poser de questions, il la saisit avec douceur, comme il aurait cueilli une fleur au sein d’un charnier humain. Il attendit docilement la suite, encore plongé entre deux réalités, lorsqu’il sentit le contact d’une main sur son torse. Cela sembla le faire revivre, et il décerna un regard interrogateur à la jeune femme. Constatant son état de concentration, il conserva cependant son calme et demeura aussi immobile que possible.

Et cela s’avéra beaucoup plus facile qu’escompté. Le contact humain avec Alizeah repoussait comme un phare les ténèbres qui le menaçaient et avait suffit à faire cesser les tremblements qui lui agitaient les genoux. Il ressentait sa proximité, et tandis qu’elle fixait sa chemise, lui la fixait, elle. Pour la première fois, il prit la peine de détailler son visage, l’éclat de ses iris, la finesse de ses traits, la courbe de ses lèvres…et en grava à jamais chaque nuances dans sa mémoire.

Un sourire de profonde satisfaction naquit sur ses lèvres qui attiraient peut-être un peu trop le regard d’Adel, elle lui adressa quelques mots avant de disparaître. Une fois de plus sidéré par les capacités de la jeune femme, il prit une bonne seconde avant de réaliser qu’il sentait encore sa main sur son corps, qui se balada jusqu’à s’arrêter dans son dos. Ainsi donc, elle était parvenue à masquer les souillures de sang sur sa chemise. Elle jouissait d’une maîtrise impressionnante de ses pouvoirs!

«Je vous promets de faire attention aux portes, en échange de la promesse que vous ne me pincerez pas lorsque je serai en train de parler à quelqu’un!»

L’espace d’un instant, il regretta presque son trait d’humour, songeant qu’il venait peut-être de lui donner de mauvaises idées…Puis, il se mit en marche, d’un pas qu’il voulait assurer, mais pas trop rapide.

Le premier défi se présenta rapidement en la porte rotative de l’établissement, qui n’était guère conçue pour plus d’une personne. Adel se plaqua aussi près que possible de la paroi, question de laisser le plus d’espace possible à sa partenaire. Il se dirigea ensuite vers le maître d’hôtel et lui décerna un sourire feint, mais convaincant.

« Bonsoir, Itaho! Comment allez-vous ?»

« Très bien monsieur. Vous avez perdu votre veste? »

« Ah, non, pas du tout, pas du tout! Je l’ai laissé chez un ami, en sachant que je repasserais demain. Je voulais profiter de la fraîcheur sur le chemin du retour. Auriez-vous l’amabilité de me faire monter une théière de votre recette secrète? »

C’était là le désavantage de se montrer avenant avec les gens…Depuis le début de son séjour, Chambers avait toujours pris la peine de saluer Itaho et d’échanger quelques mots en japonais avec lui. Une forme de lien s’était donc établie entre eux, et ce dernier lui portait donc une plus grande attention…

Il se dirigea sans plus attendre vers l’ascenseur. Lorsque la porte de celle-ci se fut refermée sur eux deux, il appuya sur la touche du sixième étage et se retourna de façon à lui faire à peu près face, avant de formuler un doute qui le taraudait depuis qu’il était sorti de la voiture.

« Si jamais tu as quoi que ce soit à voir avec l’état d’Anaka, je t’en prie, ne m’accompagnes pas à l’extérieur de l’ascenseur…»

Il n’avait pas besoin d’en dire plus. Il se mit de nouveau dos à elle, et lorsque les portes se rouvrirent, un soulagement sans borne le gagna lorsque la chaleureuse sensation au niveau de ses reins ne le quitta pas…malgré une trace d’hésitation ?

Il s’arrêta devant la porte 617, la déverrouilla d’un geste assuré, et s’engouffra dans son appartement. L’odeur de son univers, aussi teinté soit-il par les effluves des produits de nettoyage de l’hôtel, repoussa immédiatement toutes ses défenses. Enfin, il était en sécurité, « chez lui » dans ce monde étranger et hostile…

Il attendit de sentir passer Alizeah, puis referma la porte sur le monde extérieur. La chambre n’avait rien de luxueux ou d’extravagant. Elle était toute simple, avec un seul lit deux places, un bureau en imitation de bambou et une petite salle de bain. Et même si Adel ne l’avait personnalisée d’aucune façon, en ce moment, elle constituait un précieux havre de paix ou plus rien ne pouvait l’atteindre…si ce n’était les souvenirs du passé.

Il tira la chaise du bureau, et alla s’assoir sur le coin du lit, les coudes posés sur les genoux. Il poussa un long et profond soupir, avant de se redresser et de tourner son regard vers la jeune femme, ni vraiment une étrangère, ni exactement une amie, mais encore moins une ennemie…

« Merci, Mercer. Je vous dois la vie…Vous aussi, vous auriez pu attendre 15 secondes de plus qu’Anaka mette fin à l’existence de l’avant-dernière personne à savoir que vous avez déjà été fichée au sein de l’Organisation, avant de l’abattre. Mais vous avez choisi de ne pas le faire…»

Il la fixa durant un moment, le visage empreint d’une sincère gratitude mêlée à une vague admiration, guettant une réaction quelconque. Il y avait quelque chose de grandiose dans le fait de risquer sa vie pour sauver homme que l’on soupçonnait très sérieusement d’être un ardent ennemi.

Après un moment, il se leva et se dirigea vers l’armoire, où il récupéra une chemise et un t-shirt, tout deux soigneusement pliés. Il prit également son peignoir au passage, et déposa les trois pièces sur le lit.

« Si vous voulez me donner vos vêtements pour que je les nettoies. Ma grand-mère m’a transmis un truc infaillible pour faire disparaître les tâches de sang.»

Le mensonge éhonté, car Adel n’avait bien entendu jamais connu aucune de ses grand-mères, avait été prononcé sur le ton léger de ses plaisanteries pince sans rire habituelles. Pour lui laisser un peu d’intimité, il se dirigea dans la salle de bain et laissa la porte entrebâillée. Il fit couler l’eau froide dans le lavabo et ouvrit la pharmacie qui se trouvait derrière le miroir, où il prit un flacon de pilules sans identification duquel il avala rapidement deux cachets. Depuis quelques mois, ses migraines chroniques l’assaillaient de plus fréquemment, et avec une force sans cesse croissante. Comme elles semblaient se déclencher suite à des événements intenses, il avait appris à prendre ses drogues expérimentales, les seules qui le soulageaient un tant soit peu, de façon préventive. Elles demeuraient toutefois sans effet contre ses souvenirs…

Retournant la main dans la pharmacie, il échangea son flacon pour une petite boîte de détergent. Retirant sa chemise souillée, il s’en servit pour boucher le drain du lavabo avant d’ajouter une petite dose de la poudre nettoyante et de referme la porte miroir de la pharmacie.

Le visage tordu d’Anaka l’y attendait, un sang noirâtre s’écoulant d’un trou béant juste au-dessus de la pomme d’Adam. Des phrases incohérentes, prononcées par une centaine de voix, dans une dizaine de langage, proféraient des propos haineux à l’encontre des witches. Il reconnaissait même sa propre voix dans toute la cacophonie…Anaka inséra son arme dans sa plaie, et força légèrement pour bien la faire rentrée, provoquant par le fait même un écoulement supplémentaire de sang à demi coagulé.

« Pourquoi m’as-tu tué, witche?… »

Puis, il appuya sur la détente, et tout le miroir se remplit d’hémoglobine dégoulinante. Adel ferma violemment les yeux dans une vaine tentative de déni de cette illusion, et se mit à frotter vigoureusement les manches de sa chemise. Une voix de jeune fille, qu’il avait accompagnée dans la mort à Londres, s’éleva pour accompagner l’apparition de la jeune victime japonaise dans le miroir, qui elle ne parlerait jamais plus. Elle était nue jusqu’aux clavicules, et tout son côté gauche ruisselait d’une épaisse couche sanguine.

« Pourquoi m’as-tu tué, witche?… »

Non…non, je ne t’ai pas tué…»

Il secoua de nouveau la tête, et s’aspergea le visage d’eau fraîche en provenance du robinet, avant de se remettre à frotter presque compulsivement sa chemise, qui baignait dans une eau rougeâtre.

Cette fois-ci, ce ne fut pas une voix unique qui s’éleva, mais un chœur…un chœur composé des voix de chacun des membres de son équipe, présente et passé. Il percevait chacune de leur silhouette dans le miroir, toutes plus ou moins teintées d’ombres

« Po u r q u o i m’ a s- t u tu é, w i t c h e? … »

« ASSEZ!!»

D’un brusque coup de poing, il défonça le miroir et décrocha la pharmacie en entier, projetant des flacons des pilules sur le plancher et faisant exploser le tube de dentifrice. Il se saisit du lavabo à deux mains, comme s’il tentait de l’arracher.

« …assez…»

Les yeux mi-clos, entouré d’éclats de verre brisé, il ajoutait son propre sang à celui des blessés et de la, ou plutôt, DES, victimes d’aujourd’hui…

Ainsi que ses propres larmes…
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Alizeah J. Mercer

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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMar 8 Déc - 0:14

    « il.. il était effectivement l’un des nôtres…Je ne l’avais jamais rencontré avant » La voix de Chambers, hésitante et éprouvée par une douleur flagrante, me fit regretter ma question. Tout comme son visage, d'ailleurs. Le voir ainsi fit refléter mes propres doutes, et ma propre incapacité. Sans cet homme, je serais morte. Pourquoi ? Parce que j'avais encore décidé que je voulais sauver le monde, que j'en étais capable .. Ce qui était faux. Je faisais avec les moyens du bord, mais il était peut être temps d'admettre que les moyens du bord étaient largement dépassés. Je n'y arriverais pas, et pourtant, je ne voulais pas renoncer. Certains parlent dans ce cas de courage, mais j'aurais plutôt opté pour la folie. Mais encore une fois, je ne pensais qu'à moi, alors que Chambers était là, entrain de conduire, la mine défaite et le regard vide. C'était égoïste, et c'était aussi une nouvelle raison de m'en vouloir. J'acceptais beaucoup de chose, j'étais tolérante avec pas mal de truc, sauf moi-même. Un peu masochiste, mais naturel, pour ma part .. Le trouble, mêlé à l'étonnement, qui se joua à nouveau sur son visage lorsque je finis par le remercier de ne pas m'avoir laissé mourir me fit frémir. Je ne voyais pas pourquoi il était étonné. D'accord, j'avais les idées tordues, mais c'était plus du réalisme qu'autre chose, et nous le savions tout deux. C'est peut être pour ça qu'il se contenta d'acquiescer pour me faire comprendre qu'il m'avait entendu. Pour cela, ou pour une autre raison, mais que je ne parvenais pas à trouver. Je fus heureuse qu'il m'écoute aussi à propos de l'endroit où se garer. Tout comme je fus heureuse qu'il accepte mon aide. C'était futile, et toujours problématique, mais je ne tenais pas à partir. Chose troublante, il ne fallait pas le nier. Vint ensuite ma victoire face aux taches de sang, contre lesquelles je parvint à montrer ma supériorité. Ce n'est pas élégant de se vanter, mais sur ce coup là, j'étais fière de moi.

    « je vous promets de faire attention aux portes, en échange de la promesse que vous ne me pincerez pas lorsque je serai en train de parler à quelqu’un ! » Je n'étais pas vraiment certaine que me dire cela était une bonne idée. En effet, mon premier réflexe aurait été de mettre en application cette idée .. S'il n'avait été question d'une ambiance aussi brisée. En effet, je me voyais mal commencer à jouer, alors que nous venions d'assister à un massacre. Une autre fois, peut être .. Une fois passé le portail, où la proximité était de mise, ce fut le tour de la rencontre avec le maître d'hôtel - ou du moins, quelqu'un qui devait être de fonction très souvent. Pour changer, je ne compris pas grand chose de l'échange, et la frustration qui en ressortit me fit jurer que j'allais améliorer mes notions sur cette langue pour le moins difficile. Enfin, les deux hommes avaient l'air de se connaître, et j'eus la confirmation que mon pouvoir fonctionnait toujours. L'ascenseur, ensuite. Il fut simple d'y entrer, et l'espace nous permettait, pour une fois, de prendre un peu de distance. Je ne devais pas être la seule à y penser, d'ailleurs, parce que nous étions à peine entré que Chambers se retournait, pour me fixer - ou du moins, fixer l'endroit où il pensait me trouver. « Si jamais tu as quoi que ce soit à voir avec l’état de Anaka, je t’en prie, ne m’accompagnes pas à l’extérieur de l’ascenseur .. » Après avoir enregistré le fait que sa chambre était au sixième étage - pur déformation par habitude, j'étais méfiante de nature, et voulais savoir où il m'emmenait -, je fis enfin attention à ce qu'il venait de me dire. Ma première idée fut que je n'avais rien à voir là dedans .. Mais, était-ce sincère ? J'étais des leurs. Pas dans le camp de l'organisation, donc dans celui des witches, par procuration. Parce qu'il n'y a jamais vraiment de juste milieu. On est dans le camp des gentils, ou dans le camps de méchants. Mais on est toujours le méchant dans l'histoire d'une personne ! Alors comment choisir ..? Je n'en savais rien. Je ne pouvais pas dire que j'étais innocente face à l'état de feu anaka. Mais je ne pouvais pas non plus clamer mon innocence.

    D'où mon hésitation, au moment de sortir de l'ascenseur. Et puis mon empressement à rétablir la légère pression que j'exerçais depuis le début sur les reins du chasseur. A nouveau, je pris soin de noter le numéro de la chambre, 617. Ce genre détail faisait partie des choses que je retenais le plus souvent. Tout comme on retient toujours plus facilement les paroles d'une chanson à la mode plutôt que les paroles d'une poésie imposée par l'école. Enfin bref. Suivant le brun, je me permis de pénétrer dans son antre. Il y régnait une odeur de produits nettoyant, mais aussi une odeur plus personnelle, que je devinais être celle de Chambers. Tandis que celui ci fermait la porte, je lâchais mon pouvoir, et cillait en apercevant les souillures de sang qui le couvrait. Et qui devait certainement me couvrir aussi .. Je n'avais plus la force ni le courage d'éviter d'y penser, et j'étais déjà effrayée à l'idée de devoir m'endormir cette nuit. A tout les coups, je me réveillerais en hurlant, les larmes aux yeux, la peur au ventre. On ne se refait pas, je me connaissais bien, et même si je n'avais que très rarement ce genre de réaction, je savais pertinemment que notre aventure d'aujourd'hui allait engendrer pas mal de cauchemars .. Toujours immobile, je sentis mon regard passer en revue la chambre, bien que je sois, quelques secondes après, incapable de me souvenir d'un seul détail marquant. Il fallait que je me reprennes. Il le fallait. « merci, Mercer. Je vous dois la vie.. Vous aussi, vous auriez pu attendre 15 secondes de plus que Anaka mette fin à l’existence de l’avant-dernière personne à savoir que vous avez déjà été fichée au sein de l’Organisation, avant de l’abattre. Mais vous avez choisi de ne pas le faire » Tournant la tête, je me rendis compte que l'homme s'était déjà assis, qu'il me fixait. Sans avoir pourtant d'autres mouvements que celui de me tourner vers lui, je ne mis pas longtemps avant de répondre. « il n'y avait pas à réfléchir. Soyons honnête, votre vie vaut beaucoup plus que la mienne .. Que cela soit du point de vue de votre chère organisation, ou au niveau de tout les gens que vous avez sauvés il n'y a pas deux heures. J'ai été réaliste. Je sais ce que je vaux, et je fais avec. » Ton neutre, expression franche. Je pensais ce que je disais, et j'étais persuadée d'avoir raison. En fait, une fois qu'on s'y est fait, ce genre d'idée n'est pas si difficile à gérer. Pour ma part, en tout cas, je n'avais pas de problème avec ça. Bien que je finisse par ajouter, un léger sourire aux lèvres ; « en plus je me suis démenée pour que ce foutu dossier soit créé, maintenant qu'il est arrivé à destination, je me moques bien de l'identité de son futur possesseur, et des chiens de gardes que celui-ci enverra dans mon dos .. En sachant, bien entendu, que vous n'êtes apparemment pas un de ceux là » Nous savions tout les deux quelle était la destination qu'il devait atteindre, mon dossier. Et nous savions aussi que ma mise au point était de rigueur. Je n'avais rien contre Chambers, mais je n'étais pas pour autant moins méfiante.

    Cela ne me dérangeais pas, mais je notais que le brun continuait de me fixer. Je ne savais pas vraiment s'il fixait toujours les gens comme ça, mais j'allais finir par lui poser la question. Enfin, après un moment, il partit fouiller dans une armoire, et en revint avec des vêtements. Un rapide coup d'œil m'appris qu'il y avait une chemise, un tee-shirt et un peignoir. Je l'entendis plaisanter - plaisantait-il vraiment ? - à propos de mes vêtements, et j'eus un frisson. Ces vêtements, du moins ce pull, j'avais pour première intention de le brûler. Couper tout contact avec ce à quoi il me rapportait. Mais le brun avait raison, il était peut être temps de cesser de fuir. J'étais juste gênée qu'il veuille faire cela lui même. J'étais tout à fait capable de nettoyer mes affaires seule. A moins que sa gentillesse ne vienne du fait qu'il en ai marre de me voir couverte d'hémoglobine et du reste, ce que je comprenais déjà beaucoup mieux. Chambers s'éloigna aussitôt, sans doute pour me laisser plus d'intimité, bien qu'il ait pris soin de laisser la porte de la salle de bain entre-baillée. Je dus admettre que c'était chou, comme attention. Cela changeait des mecs plutôt du genre voyeur que je croisais en permanence.. Observant mon pull, je finis par l'enlever, me retrouvant de ce fait en simple tee-shirt hilfiger au décolleté plus que acceptable. Ce n'était pas l'idéal ni le mieux approprié, mais ça devrait faire l'affaire. J'eus un regard pour les vêtements posés sur le lit, qui étaient certainement destiné à leur propriétaire, et je me demandais si je devais vraiment me déshabiller de manière plus complète. Bon, le jeans était passable, pas de grandes traces de sang. Mais le tee-shirt était bon pour un lavage aussi. J'étais donc face à un dilemme, mais je n'eus pas le temps de m'interroger plus longtemps. En effet, la voix de Chambers se faisait entendre, et il semblait clair qu'il ne s'adressait pas à moi. « non..non, je ne t’ai pas tué » Étrange. Murmurant son prénom, je m'avançais jusqu'à la porte, sans pourtant osé entrer. Je n'étais décidément pas chez moi, et mes principes m'empêchaient de m'immiscer plus loin. Après tout, nous n'étions même pas vraiment amis, jusqu'à preuve du contraire .. Le temps de me convaincre que mes principes n'étaient pas d'actualité, et qu'après tout, je ne risquais rien à aller voir, et la voix du chasseur se fit à nouveau entendre. « ASSEZ !! » Le temps d'ouvrir la porte à la volée, et je ne pus qu'assister à la scène.

    Le poing de Chambers défonça littéralement sa pharmacie, envoyant voler des éclats de verre partout dans la pièce, et faisant tomber le meuble suspendu en entier. Déconnectée, j'eus un sursaut face à la violence qui contrastait bien trop fort avec le comportement qu'il affichait devant moi, et mon regard se porta sur un bout de verre couvert de sang, qui venait de ricocher sur mon jeans. « chambers .. » Mon murmure, prononcer inconsciemment, me ramena à la réalité. Relevant le regard, je l'aperçu, sans chemise, et les jointures blanchissant à force de serrer le lavabo. Puis enfin je vis ses larmes, ses tremblements, et ses lèvres, qui murmuraient à nouveau un faible ; « assez .. » « chambers ! » Retrouvant ma voix, et mon énergie, je parcouru la petite distance qui nous séparait en courant, et lui attrapais le poignet. Son manque absolu de réaction me fit peur, et l'idée pénible qu'il allait peut être se retourner contre moi me traversa. Me glissant sous son bras, je vins me placer face à lui, le dos contre le lavabo, et j'attrapais chacun de ses poignets. Il venait déjà d'exploser la pharmacie, je préférais l'empêcher de faire subir le même sort à l'évier, si possible. Cherchant à capter son regard, qui semblait pour l'instant fixer le vide, j'y parvins néanmoins. Et la tristesse, mêlée à la douleur, que j'y vis me fit craquer à mon tour .. « et merde .. » Baissant la tête, je me mordis la lèvre, avant de venir échouer mon front contre le torse du brun. Mes mains serraient toujours ses poignets, et j'eus pour seul réconfort de savoir que je n'étais pas la seule à pleurer, ou à trembler. Après quelques instants, où mes larmes se mêlèrent aux siennes, je finis par souffler, pour arrêter les pleurs - ce qui ne fonctionna qu'à moitier .. - et pris enfin la parole. « vous ne devez pas les écouter .. les morts. Si ce sont eux que vous écoutiez, il faut arrêter. maintenant. Leurs voix ne sont faites que d'amertume, alors que c'est impossible. » Sous mes doigts, je sentis Chambers commencer à se décrisper, ce qui m'encouragea à continuer, ne fût que pour me rassurer moi même .. « Vous valez plus que ça. Et si vous n'en n'êtes pas convaincu, songer à d'autres choses. Songez au sourire de la fille que vous avez sauvé tantôt lorsqu'elle reprendra goût à la vie. Songez au sourire de ses parents, lorsqu'ils sauront qu'elle est en vie. Songez au sourire qu'aurait eu l'autre fille, en apprenant que son amie avait pu être sauvée .. » M'arrêtant, je dû laisser à nouveau les larmes couler. Je n'aimais pas ça, mais c'était tout ce que je trouvais à dire au chasseur, parce que c'était ce que je pensais vraiment. « Songez aussi au sourire de ces gens que vous avez évacué .. Et puis songez au mien, lorsque demain j'éclaterai de rire face à un enfant. Songez-y, et rappelez vous que nous sommes tous condamnés à mort depuis le jour de notre naissance .. » Décollant mon front de son torse, je me redressais, pour le fixer dans les yeux, et pour terminer d'une voix plus sure ; « Nous sommes condamnés, et pourtant, aujourd'hui, vous avez sauvé une vingtaine de personne .. Vous leurs avez permis de gagner un sursis, alors que ce n'était pas prévu .. Cela fait de vous un héros, Chambers. Mais un héros humain. Si vous ne l'étiez pas, humain, vous seriez un monstre. Alors je sais que ces larmes prouve que vous êtes bien un héros, mais s'il vous plait, ne les écoutez plus.. N'écoutez plus les morts. Vous valez mieux que ça .. »

    Me mordant à nouveau la lèvre, j'attendis qu'il lâche enfin le lavabo. Et ce ne fut qu'une fois cela fait, que je finis par remarquer le sang coulant de son poing, qui maculait - pour changer - mes vêtements. Aujourd'hui était donc un jour sanglant, et cela semblait ne pas vouloir s'arrêter. Sur l'instant, la nécessité de prendre une douche me vint à l'esprit, et me donna l'envie de m'enfuir, pour aller me fondre dans un endroit moins sanglant. Mais voilà, cela ne se passerait pas comme ça, je le savais. Jurant à voix basse, je relevais son poing au niveau de mes yeux, sans lâcher son autre main - et sans y penser, en fait. Bon, il ne semblait pas fort abîmé, mais valait quand même mieux désinfecter. Jetant un regard à mon pull, que j'avais laissé tomber en arrivant près de lui, je le ramassais, et l'enroulait autours de son poing, avant de lui murmurer ; « vous devriez aller vous asseoir, je vais nettoyer ça .. » Le laissant donc sortir de la place, je me tournais d'abord vers l'eau, déjà rouge, pour y plonger les mains, et enlever ainsi le plus gros de la saleté humaine qui y était séchée. Cela fait, je pris un draps, et ramassait ce dont j'avais besoin dans les affaires éparpillées au sol. Enfin, je le rejoins dans la chambre, et m'assis à ses côtés, pour lui reprendre la main. Là, je me permis de commencer à nettoyer la plaie, en songeant tout de même à enlever les quelques morceaux de miroir qui y étaient incrustés .. Ce n'est qu'au bout d'un instant, que je sentis que, sur mes joues, les larmes coulaient à nouveau. Bon, cela ne m'inquiétait pas, dans la mesure où je pleurais en silence, et où j'avais la tête penchée au dessus de la main de Chambers, de manière à ce qu'il ne le remarque pas tout de suite.. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais, mais je ne comptais pas le forcer à agir d'une quelconque manière envers moi. Que cela soit pour me consoler - ce dont je n'avais, au final, pas vraiment besoin, étant juste plus en état de choc qu'autre chose - ou bien pour me supporter plus longtemps. En effet, je n'arrivais pas à trouver quelque chose à dire, et je commençais à songer à mon départ, que je ne pourrais plus retarder très longtemps, une fois ces fameuses blessures nettoyées. Enfin, jusqu'à ce que je remarque une seconde blessure, plus haut sur son bras, en jolie forme de morsure .. J'eus un léger froncement de sourcil, avant de remonter un peu la manque de l'homme, pour désinfecter cette plaie là aussi. Sur le moment, j'agissais surtout à l'instinct, et refusait au fait de penser que je me mettais en quatre pour soigner un quasi-inconnu, et en le déshabillant à moitié. « et bien .. quand vous vous blessez, vous ne faites pas les choses à moitié, vous » Bon, j'étais mal placée pour parler, vu mon état et mon apparence générale, mais il était grand temps que je parle, alors autant le faire.

    ton post était très bien, que du contraire ♥
    j'espère juste que ma réponse convient à ce à quoi tu t'attendais, et qu'elle contient bel et bien la qualité dont tu parlais .. =/
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptySam 12 Déc - 4:15

Alizeah ne perdit pas de temps à réagir à l’explosion de verrerie, et malgré l’incohérence totale de la scène, trouva la force de caractère de tenter quelque chose. Sans hésitation, sans question, elle se glissa face à Adel sans que celui-ci ne tente quelque mouvement que ce soit. Toujours plongé dans son monde, situé à la jonction imaginaire du passé, du présent et du future, il ne vit même pas la menue jeune femme interposer son corps, sa chaleur et sa vie aux visions froides et mortes qui l’avaient assaillies.

Prenant son second poignet, elle finit par réussir à capter son regard : un regard intense, qui criait de toute la force de son éclat un « pourquoi ?» désespérément désemparé. Adel se raccrochait aux iris de son invitée comme s’ils constituaient la seule rémanence d’un sens quelconque parmi tout ce chaos.

Puis, tout céda lorsqu’ils réalisèrent mutuellement que l’horreur qu’ils n’osaient s’avouer se reflétait dans l’âme de l’autre, et ce maelstrom d’émotions sans nom qu’ils contenaient à grand peine trouva un exutoire commun. Sans une parole échangée, sans un regard complice ou un signe de la main, ils s’abandonnèrent dans les bras l’un de l’autre, unis de la complicité profonde de ceux qui souffrent. Et plus rien n’avait d’importance que l’existence de cet autre qui, parce qu’il souffrait lui aussi, rendait tolérable l’existence d’une tragédie aussi horrible.

Le ton de voix doux et chuchotant qu’utilisa Alizeah, plus que le contenu de ses paroles elles-mêmes, parvint progressivement à lever l’épais rideau qui occultait sa raison, et éventuellement, il se décrispa complètement.

C’est alors qu’il prit conscience de l’irrationalité de ce qui se déroulait : il venait, lui, le chef des Hunters de Londres, d’enfoncer son poing dans un miroir dans une démonstration parfaite de manque de contrôle, avant de craquer et de se mettre à sangloter comme un gamin…le tout avant de se voir réconforter par une parfaite inconnue. Witche de son état, qui plus est.

Complètement éberlué par la tournure que prenaient les événements, et encore secoué par le contenu de ses récentes hallucinations, il se laissa docilement manipuler tandis qu’Alizeah examinait l’état de sa main et que le souvenir de ses paroles lui parvenait, comme un écho.

Il acquiesça avec la même docilité lorsqu’elle lui demanda d’aller s’asseoir. Il attrapa la chemise qu’il avait posée sur le lit au passage et l’enfila prestement sans prendre le temps de la boutonner avant de prendre place sur la chaise qu’il avait tirée lors de son arrivée. De quelques mouvements de jointures, il s’assura que ses blessures n’étaient que superficielles, à son plus grand soulagement.

Elle revint le rejoindre quelques instants plus tard, et s’asseyant sur le rebord du lit, elle entreprit de lui nettoyer sa blessure, avec la délicatesse d’une artiste. Encore une fois, il y avait, dans ce rapprochement et cette attention, une manifestation d’un autre ordre : de par ce contact humain et le secours physique qu’elle lui portait, elle matérialisait le support moral qu’elle souhaitait lui apporter. Et à travers ce lien, elle semblait se réconforter elle-même.

Tandis qu’elle s’appliquait à sa tache en silence, Adel, de nouveau au contrôle de sa conscience, se rappelait les paroles qu’elle lui avait dites dans la salle de bain, un instant auparavant, mais dont il n’avait alors pas su comprendre le contenu. Comment une femme si jeune, et d’apparence si…innocente…avait-elle été forcée à établir de tels constats sur la nature de la vie et de la mort ? Une victime supplémentaire des circonstances qui avaient fait d’eux des êtres surnaturels. Le fait qu’elle ne soit techniquement pas le même camp qu’Adel ne changeait rien au fait qu’elle se confrontait quotidiennement aux mêmes réalités que ses Hunters…ou que lui-même.

Elle entreprit ensuite de remonter sa manche, pour venir déloger un éclat de verre fiché à la jonction de son biceps et de son coude, qu’une coulisse de sang traîtresse venait de dénoncer. Elle dût se rapprocher pour se faire, et Adel se remémora alors une toute autre gamme de souvenir : la proximité du corps d’Alizeah, son front chaud contre son torse, ses cheveux qui lui chatouillaient les côtes, les larmes qui venaient mourir contre sa ceinture…

Il y a des liens qui échappent à tout contrôle, et à toute limite. Régis par l’impondérabilité des circonstances, ils transcendent toute considération sociale. Ils se créent sans demander de permission, et bien qu’ils puissent être ignorés, ils n’en demeurent pas moins présents…

Avec une voix calme et profonde, mais esquissant toutefois un sourire en coin où ne résidait qu’un amusement forcé, il répondit à sa dernière boutade, en guise de préambule.

« Vous n’avez encore rien vu, Alizeah. Attendez de voir dans quel état j’ai mis votre t-shirt… »

Il aurait pu se laisser dominer par sa fierté blessée, son orgueil ou sa honte, face à la faiblesse qu’il venait de démontrer. D’autant plus qu’il avait cédé en présence d’une witche, non, d’une femme, qu’il ne connaissait même pas. Pourtant, il choisit de n’en rien faire. À quoi bon nier ce qui venait de se passer, et prétendre être au-delà de la douleur; de la tristesse; de l’humanité… ? Ne serait-ce pas de nier à la fois la mémoire de cette jeune femme décédée avant l’âge…et sa propre existence ?

« Non, je n’ai rien d’un héros…absolument rien. Les héros sont ceux qui préviennent les catastrophes, pas ceux qui ne sont que les témoins aléatoires de leurs symptômes.

Ou ceux qui, une fois l’orage apaisé, sont capables de rire à la simple vue d’un enfant en vie. Car leur âme possède une force que rien ne pourra abattre. »


Quelques coups frappés à la porte mirent rapidement fin au début de discussion. Sans faire montre de quelque surprise que ce soit, Adel se leva et se dirigea vers l’entrée. Il récupéra au passage une petite serviette blanche qu’il enroula autour de sa main blessé avant d’ouvrir sur une petit japonaise qui s’inclina en lui tendant un plateau contenant théière et tasses.

Avec une impressionnante gestion de l’espace, Adel se positionna de façon à dissimuler la présence de son invitée tout en réceptionnant dans la main gauche le plateau, conservant sa main droite bandée derrière son dos. Avec un « arigato » bien senti assorti d’un sourire franc, il referma la porte d’un léger coup de hanche.

Il revint vers le bureau et y déposa le plateau, avant de retourner les deux tasses et de les remplir d’un geste assuré. Rapidement, un délicat parfum d’herbes se répandit dans la pièce. Il tendit une tasse du liquide encore bouillant à Alizeah, avant de lui-même se saisir de la seconde et de reprendre place sur sa chaise. Il souffla délicatement sur la surface de son breuvage, le regard perdu dans les ondulations ainsi provoquées. Sans lever la tête, il poursuivit.

« Vous savez, en toute franchise, je ne sais ce qui me trouble le plus : la fin prématurée de cette jeune femme, ou bien le fait qu’elle ait été précocement fauchée par…quelqu’un comme moi… Quelqu’un convaincu d’œuvrer pour le plus grand bien du plus grand nombre, pour la sécurité de l’innocent, de l’esprit pur qui n’aspire qu’à une existence agréable…Quelqu’un qui affichait une expression…orgasmique…alors qu’il abattait de sang froid des représentations physiques de ses terreurs…non…de ses obsessions…»

Il marqua une pause. Que diable était-il en train de raconter là? Pourquoi partageait-il ses réflexions ainsi que ses tourments profonds, alors qu’il ne s’était même pas présenté à cette jeune femme? Se présenter…non…Si quoique que ce soit de socialement conventionnel, de rationnel, venait se glisser entre eux, l’intimité si salvatrice qu’ils partageaient en ce moment pourrait disparaître aussi brusquement qu’elle s’était installée. Il prit une gorgée, puis posa son regard sur elle et enchaîna.

« Il y a des jours où je ne comprends plus rien…Tant de gens qui souffrent, tant de gens dont l’existence est soufflée. Qu’est-ce qui nous pousse continuellement à de telles extrémités? À une telle propension à avoir recours à la violence et à semer la mort? »

Il poussa un soupir en hochant la tête de gauche à droite.

« Je suis vraiment navré, je vous embête avec mes idioties…la journée a été, disons…difficile. Merci de ne pas m’avoir laissé seul…Autant en mon nom qu’en celui de mon mobilier…Je… »

Comment formuler quelque chose de littéralement aberrant ? Une idée complètement insensée ? Peut-être, tout simplement, en la laissant être telle qu’elle est. Il racla légèrement la gorge, et poursuivit :

« Si vous le souhaitez, vous êtes la bienvenue à demeurer ici, aussi longtemps que vous le souhaitez. Je vous offre de faire monter à dîner, et nous pourrions ainsi rendre un dernier hommage à la victime et à ceux qu’elle laisse derrière…Ainsi que la possibilité de prendre une douche bien chaude. Qu’en dites-vous? »

Aussi étrange que semblait la proposition, il ne souhaitait pas qu’elle parte. Pas maintenant. Ce n’était vraiment plus une question d’Hunter et de Witche : il avait besoin d’elle pour arriver à comprendre ce qui l’affectait avec tant de force. Il avait besoin de se regarder à travers ces yeux si vifs afin de se comprendre…
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyDim 13 Déc - 13:59

    La proximité qui s'était installée entre le chasseur et moi était étonnante. Étonnante, mais rassurante. Rassurante, et nécessaire. Sans savoir dire pourquoi, j'avais besoin de cette voix, de ce regard, et de cette complicité précaire.. Mais le pire était encore que nous étions ennemis, que c'était inscrit dans notre sang, dans nos gènes, par le simple fait qu'il ait fait partie de ces gens usés par l'organisation, et que je sois parvenue à me cacher le jour où je devais être enlevée .. Nous étions ennemis, et pourtant, nous étions sauvé à peu près mutuellement. Nous étions ennemis, et pourtant, avions couverts nos arrières mutuellement aussi. Il y avait aussi cette idée selon laquelle je n'avais jamais été aussi proche de quelqu'un en si peu de temps. Cela me tuait de l'admettre, mais je savais que, en cas de besoin, je serais prête à mettre ma vie entre les mains du brun. Simplement parce que je savais que sa conscience, celle qui l'avait poussé à pleurer et à défoncer le meuble devant moi, le pousserait aussi à réagir pour m'aider. Et si cela n'arrivait pas, s'il ne m'aidait pas, c'était que mon jugement était erroné, auquel cas je méritais totalement ce qu'il m'arriverait. Et donc, malgré tout cela, tout ces faits étrange et cachant un fameux paradoxe, nous étions là, tous deux, dans cette chambre au sixième étage d'un hôtel où je n'avais jamais mis les pieds. J'avais pleuré dans ses bras, l'avais consolé, et me retrouvais maintenant à nettoyer ses blessures avec une attention qui me ressemblait bien, mais qui était plus généralement tournée vers les gens que je considérais comme vraiment important et proches de moi. Chambers ne pouvait faire partie de ceux là aussi rapidement, mais pourtant, je ne parvenais pas à le voir comme un simple étranger. Tout cela, alors que je ne connaissais même pas son prénom. J'étais vraiment du genre inconsciente, c'était aberrant. Tout en notant une nouvelle fois ce qui ressemblait chez moi à un manque de recul - c'était naturel, depuis ma plus tendre enfance, je me fiais à mon jugement, fonçais dans le tas le sourire aux lèvres et la peur au ventre, tandis que Rayne réfléchissais avant d'agir - je me mis à observer Chambers. Bon, d'accord, observer était un terme plutôt général, pour ne pas parler plus franchement.

    La vérité était que, la tête toujours penchée - je ne pouvais décemment me frotter les yeux sans montrer ouvertement que je venais encore de pleurer, cela me semblait inconvenant - et aussi proche de Chambers pour pouvoir soigner ses blessures, et bien je n'avais pas grand chose à observer .. Pas grand chose, mis à part les muscles de son bras, son bras, sa main, et ses abdominaux. Abdos qui, foi d'alizeah, n'étaient pas mal du tout. M'arrachant à cette observation plus que suspecte au vu de notre relation pour le moment plutôt instable et bizarre, j'écoutais sa réponse avec un frisson. Le fait qu'il puisse encore faire de l'humour après avoir craqué devant moi était plutôt une chose agréable, mais c'était sa voix. Cette voix calme, profonde, et qui, je devais l'admettre, me foutais des frissons. « vous n’avez encore rien vu, Alizeah. Attendez de voir dans quel état j’ai mis votre t-shirt… » Relevant la tête - tant pis pour les traces de larmes, elles devaient être sèches, maintenant - je lui souris, et lui répondis avec une légèreté et une superficialité qui n'étaient pas mienne ; « j'ai vu mon tee-shirt, ne vous inquiétez pas pour ça .. Inquiétez vous plutôt pour la tête que vous ferez lorsque je vous ferai parvenir le prix de celui que je me rachèterai pour le remplacer, et que vous devrez m'offrir .. » Affichant un air innocent, je finis par reporter mon attention sur ce qu'il restait du bras de Chambers, et je repris ma tâche, terminant ainsi de le soigner. Mais apparemment, l'homme n'avait pas fini de réagir à mes paroles, et je songeais avec amertume que j'aurai bien dû me rendre compte que mon petit discours de la salle de bain finirait pas porter ses fruits .. « non, je n’ai rien d’un héros .. absolument rien. Les héros sont ceux qui préviennent les catastrophes, pas ceux qui ne sont que les témoins aléatoires de leurs symptômes. Ou ceux qui, une fois l’orage apaisé, sont capables de rire à la simple vue d’un enfant en vie. Car leur âme possède une force que rien ne pourra abattre » Atterrée par l'opinion tellement obtuse que Chambers avait de lui même, je n'eus malheureusement pas le temps de lui répondre .. En effet, quelques coups résonnèrent à la porte, clôturant ainsi la conversation qui venait de débuter. Je n'aimais pas ça, mais tant pis. Tout comme je n'aimais pas le fait que, par sous-entendu, et si j'avais bien compris, le chasseur venait de me traiter moi même de héros, en réfutant son propre héroïsme. C'était tuant.

    Le temps que le brun se lève, sans montrer aucune émotion, et ne se retourne, j'avais disparu. Je me moquais un peu du fait qu'on me voie, mais je me moquais beaucoup moins des problèmes que cela pourrait apporter à ma nouvelle connaissance. Observant les faits, je finis vite par laisser tomber l'usage - fatiguant, à force de l'invoquer puis de le relâcher tout le temps, car il était plus facile de le maintenir une fois en place plutôt que de jouer avec - de mon pouvoir, et de reprendre mon apparence visuelle habituelle. Observant toujours Chambers, je du admettre qu'il était doué. En effet, il parvenait à cacher sa main blessée, à me cacher, et cela avec un naturel étonnant. De plus, j'étais toujours en admiration devant les anglais usant du langage du pays, avec un accent pareil. Cela me donnait l'impression d'être un pâle touriste, mais c'était un peu la vérité, en fait. Sans rien dire, il revint dans ma direction, et déposa ce qui semblait être un plateau avec du thé sur le bureau. Je n'avais aucune idée du 'pourquoi' la jeune fille était venue apporter ceci, mais je ne mis pas longtemps avant de parvenir à la conclusion que soit c'était une habitude, soit c'était le sujet de la conversation avec le gérant de l'hôtel lorsque nous y étions entré. En tout cas, l'homme semblait manier la théière avec assurance, et je finis vite par me retrouver avec une tasse fumante en main. Bon, je n'étais pas une accroc au thé, mais ça passait encore .. En fait, je n'aimais pas cette vertu apaisante qu'avait le thé parce que, dans mon cas, je préférais être toujours alerte. Il fallait dire aussi que j'étais toujours passible de me retrouver avec un autre chasseur sur le dos. Ils pouvaient me trouver n'importe où, n'importe quand, et je préférais être prête au moment où cela arriverait. Bon là, en l'occurrence, je devais admettre qu'il était fort peu probable qu'il m'arrive quelque chose, aussi n'avais-je aucun argument pour refuser la boisson. Et puis, après les évènements auxquels nous venions d'assister, ce n'était pas une si mauvaise idée que ça .. J'étais entrain de souffler sur la boisson pour tenter de la refroidir, lorsque Chambers reprit la parole .. Décidément, il semblait avoir une facilité déconcertante à se confier à moi, que ça soit par des pleurs, par un comportement plus ouvert, ou par des paroles. « vous savez, en toute franchise, je ne sais ce qui me trouble le plus : la fin prématurée de cette jeune femme, ou bien le fait qu’elle ait été précocement fauchée par .. quelqu’un comme moi. Quelqu’un convaincu d’œuvrer pour le plus grand bien du plus grand nombre, pour la sécurité de l’innocent, de l’esprit pur qui n’aspire qu’à une existence agréable .. Quelqu’un qui affichait une expression .. orgasmique .. alors qu’il abattait de sang froid des représentations physiques de ses terreurs, non, de ses obsessions .. »

    Cette explication, franche et un peu maladroite, me perturba beaucoup. Au fond de moi, je savais qu'il fallait que je trouve quelque chose à dire, quelque chose à faire. Mais voilà, dans ma tête, c'était le vide intégral. Juste des flashes, des images, qui passaient, défilaient, sans raison, sans sens réel autre que celui de me perturber .. Le sang, le sang, le sang. Le regard de ces gens, effrayé, apeuré, puis .. empli de douleur. Le regard de Chambers, ses tremblements, ces frissons. Je n'arrivais pas à trouver quelque chose de cohérent, de rassurant. Quelque chose qui, comme dans la salle de bain, apaiserait les esprits, donnerait un éclairage plus lumineux à la scène. Mais non, rien. Anaka était devenu fou, il avait tué des adolescentes qui, au fond, n'avaient que quelques années en moins que moi, et qui ne devaient pas non plus être beaucoup plus jeunes que Chambers .. Et il les avait tué avec plaisir. Comme l'avait dit le Chasseur, il avait pris ça de façon .. Orgasmique. Puis Chambers repris à nouveau la parole, continuant sur sa lancée, plantant le tableau tragique et morbide d'une société à laquelle nous participions. Ça faisait mal, de se l'entendre rappeler de cette manière. Surtout que je n'avais rien à dire, rien à faire. J'étais à court de mots, et cela m'angoissais. Si même le brun, qui était pourtant le chef de Rayne, et qui devait donc être quelqu'un de intellectuellement sur et droit, n'avait pas de réponse, je me demandais qui pouvais bien en avoir ..

    « Je suis vraiment navré, je vous embête avec mes idioties.. la journée a été, disons.. difficile. Merci de ne pas m’avoir laissé seul .. Autant en mon nom qu’en celui de mon mobilier. Je .. Si vous le souhaitez, vous êtes la bienvenue à demeurer ici, aussi longtemps que vous le souhaitez. Je vous offre de faire monter à dîner, et nous pourrions ainsi rendre un dernier hommage à la victime et à ceux qu’elle laisse derrière .. Ainsi que la possibilité de prendre une douche bien chaude. Qu’en dites-vous? » Pour tout dire, j'en étais encore à songer aux premières paroles de Chambers, lorsqu'il embraya en changeant de sujet. Revenant à ce qu'il venait de me dire, je fus surprise qu'il s'excuse. Après tout, il n'avait pas à faire ça .. Et puis, plus encore que ses excuses, ce fut son invitation, qui me surpris encore plus. Je comprenais qu'il souhaite de la compagnie, mais il avait sûrement d'autre personne à appeler, des gens lui convenant mieux, à même de le réconforter sans flancher, des gens .. Des gens qui le mériteraient, et non pas une fugitive que n'importe lequel de ses amis tuerait au premier regard. Retrouvant mon sourire, je dû pourtant lui répondre. Une réponse positive, évidemment, bien que pour une fois, ce soit l'idée de la douche, ajoutée à celle de la compagnie, qui m'ait convaincu. Peut être qu'après tout, cette journée se terminerait de façon moins sanglante qu'elle n'avait débuté. Ce qui, soit dit en passant, me convenait tout à fait, j'avais eu mon cota d'hémoglobine pour la journée, merci. « je n'en dis que du bien, et je suis certaine que ce qu'il reste de votre mobilier est d'accord avec moi .. » Me redressant, j'observais Chambers comme je commençais à en avoir l'habitude, mais cette fois avec l'attention qu'il méritait. J'espérais juste que cela ne le dérangerait pas, puis je me dis qu'il suffisait simplement de ne pas faire ça. Me reprenant, je levais mon verre - de thé, ce qui cassait un peu l'effet, mais tant pis - et adressais un toast, le sourire aux lèvres, et l'oeil brillant ; « et bien aux héros qui ne se reconnaissent pas, aux armoires brisées, aux rencontres salvatrices, et .. » Mon sourire s'agrandit encore un peu, tandis que mon regard s'ancrait à celui du brun, et que j'achevais « et aux ennemis héréditaires que nous sommes » Portant ainsi la tasse à mes lèvres, j'avalais d'un trait une gorgée du liquide. Juste avant de porter ma main gauche à ma gorge et de rabaisser le verre. Bon, de un, c'était encore brûlant, et de deux, j'avais toujours mal à la gorge suite à .. suite à ce qu'il s'était passé un peu plus tôt. Amusée de ma propre bêtise - j'aurais quand même pu vérifier la température du liquide avant de boire aussi franchement - je finis par poser à Chambers une question qui me taraudait, et qui elle aussi, avait un air de déjà vu. « C’est une habitude, chez vous, d'inviter les jeunes femmes à rester auprès du gentleman que vous êtes ? » Sure de moi, je lui adressais à nouveau un petit regard innocent, tout en me demandant s'il allait retourner ma question contre moi, en utilisant la réponse que je lui avais fournie dans la ruelle .. Après tout, je n'avais certainement pas le monopole des feintes, et Chambers semblait s'amuser autant que moi dans nos joutes innocentes.

    hj ; là j'trouve mon texte pourri, j'fais pas avancer le sujet, et bref .. c'est nul. par contre, pour répondre à ton mp, non, pas besoin d'info sur Rayne, car c'est elle qui trouve Alizeah, pas l'inverse. donc Alizeah posera peut être un ou deux question sur Rayne, mais je n'ai pas absolument besoin de renseignements x)
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyDim 24 Jan - 6:11

Un vaste sourire étirait ses lèvres lorsqu’il répondit

« Oui, toujours. Je les sauve, je les mets en confiance en leur ruinant leur t-shirt hors de prix…puis, je leur saute dessus. »

Il attrapa la serviette blanche pliée au pied du lit et la lança sans trop de vigueur à la figure de la jeune femme.

« Allez, et n’oubliez pas de verrouiller derrière vous, juste au cas où. »

Malgré son ton jovial et son expression franchement ravie, Adel se retrouvait toujours dans cet étrange qu’il ne parvenait pas à définir, où se mêlait en lui le plaisir innocent de la bonne compagnie et les affres torturants de la tragédie. Comme si sa conscience s’opposait en permanence à sa volonté d’être heureux, dans un conflit perpétuel où chacun s’échangeait le dessus à chaque fraction de secondes.

Des ennemis héréditaires…Il y a deux heures à peine, aucun sourire cynique n’aura allumé son visage à l’occasion d’un toast à ce propose. Mais maintenant qu’il avait tué un des siens pour sauver un de ses soi-disant ennemi héréditaire, et pire, qu’il savait avoir pris la bonne décision, qu’en était-il de ce fameuse ligne qui délimitait jadis si clairement ces deux clans que rien ne pouvait réunir ? Complètement opposés, mais pourtant si semblable lorsque l’on se permettait de s’attarder à y réfléchir.

Une fraction de seconde, il regretta son invitation… Maintenant que l’état de choc se dissipait, la suite de leur entretien ne l’emmènerait de plus en plus loin sur cette voie dangereuse. Puis, il eut honte de cette pensée. Quelle espèce de lâcheté fallait-il avoir pour craindre de se réconforter avec une personne avec qui l’on se sait des valeurs profondes communes, par peur des prises de conscience subséquentes ? Le genre de lâche qu’il se refusait et se refuserait toujours d’être…

Avant qu’elle ne puisse pénétrer dans la salle de bain, il se leva et, en se rapprochant du téléphone, lui demanda par-dessus son épaule :

« J’adore la cuisine japonaise, cependant, elle nous conduit inévitablement à la même question, que je me vois contraint de vous poser : préférez-vous les nouilles ou le riz ?»

Il composa le numéro du service aux chambres tandis qu’elle lui fournissait une réponse et commanda ensuite sushis et assortiments de brochettes en plus d’une bouteille de saké. Après avoir précisé qu’il avait une faim de loup et qu’il souhaitait avoir une double portion de tout ce qu’il venait d’énumérer, il ajouta :

« Oh, et auriez-vous l’amabilité de faire monter un peignoir d’une…non, de deux tailles inférieures, ainsi que deux sacs de glace je vous prie? Merci beaucoup, vous êtes adorables Suki.»

Quelques instants après avoir raccroché la ligne, il entendit le son réconfortant de l’eau s’écoulant de la douche. Cette simple ambiance sonore sembla dissiper les derniers relents de tension qui lui nouait encore les épaules. De savoir qu’à un seul mur de lui, une jeune femme se détendait sous le massage de l’eau chaude, en toute confiance, instaurait un climat de sécurité qui excluait toute pensée sombre.

Il rangea sommairement la chambre, avant de replacer les couvertures du lit king et d’y installer un gros plateau sur lequel il disposerait le repas. La chambre, bien que relativement vaste, n’avait pas été conçue pour des réceptions, alors il allait falloir improviser. Et puis, une telle disposition respecterait l’ambiance intime, ainsi que les traditions japonaises.

Dans un dernier soucis de se débarrasser conscieusement de tous éléments touchant de près ou de loin à la mort, il alla ranger son holster ainsi que ses armes dans le garde-robe.

La douche venait tout juste de s’éteindre lorsqu’on cogna à nouveau à la porte. À nouveau, Adel enroula sa main blessée dans la même serviette et alla réceptionner le plateau de nourriture. Après force remerciement et un pourboire qui allait bien au-delà de la philanthropie, il disposa le véritable festin sur le plateau déposé sur le lit, à l’exception de la carafe chaude de saké qu’il laissa sur la table de nuit. Il accrocha le peignoir à la poignée de la porte de la salle de bain, et déposa les deux sacs de glace sur le bureau de travail. Après la réaction qu’elle avait eu face au breuvage chaud, il lui devait bien cette maigre attention.

Il vint ensuite s’assoir en tailleur à la tête du lit et patienta, regardant distraitement les zébrures rougeâtres de sa main, jonglant distraitement avec les nombreuses sujets à réflexion que cette journée marquante venait de lui fournir.

[hello! Il me semble que ça fait une éternité que je voulais te répondre :) Je me suis permis quelque chose de plus court, pour nous aider à retrouver la vie du sujet. Je n’ai donc aucun problème à ce que tu fasses de même, et sache que dès le prochain post, je suis prêt à reprendre un peu la main et relancer le tout, si besoin est :)]
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyJeu 28 Jan - 22:52

    « Oui, toujours. Je les sauve, je les mets en confiance en leur ruinant leur t-shirt hors de prix…puis, je leur saute dessus. » Je souris, parce que Adel était rentré dans le jeu. C'était tout simple, plutôt gentil. Et pourtant, ça me faisait sourire, juste parce qu'il ne m'avait pas laissé tomber. Il fallait croire que j'en étais à un point, à un stade, ou un rien me ramenait à la surface. Dans un état second, nous l'étions tout les deux. J'avais seulement peur de ce qui finirait pas arriver. On s'y fait, parait-il. Mais rien n'était moins sur. Après tout, il y avait une autre possibilité. Celle de finir aussi dément que l'autre. Anaka. Plongée dans mes pensées, je fus surprise par la serviette que me lança Adel, et ne la rattrapai que lorsqu'elle m'eut frôlé. « allez, et n’oubliez pas de verrouiller derrière vous, juste au cas où » Je finis par me lever d'un mouvement rapide et souple, me permis un clin d'œil, avant de lui répondre, taquine ; « n'ayez crainte, je ne viendrai pas vous violer pendant que vous pensez que je prends ma douche .. pas besoin de verrou » J'eus peur un instant d'être allée trop loin, parce que je vis le regard du hunter était dans le vague. Il semblait être la proie d'un conflit intérieur, et je ne tenais pas à le troubler plus qu'il ne l'était déjà. Alors effectivement, peut être que ce n'était pas le moment de jouer comme je le faisais. Automatiquement, l'idée qu'il regrettait ma présence, qu'il espérait que je parte, ou bien qu'il allait directement me mettre dehors .. Cette idée me frôla, et je ne pus m'empêcher de me crisper. Bon sang, nous étions ennemis, de parfaits inconnus l'un de l'autre, j'aurai dû n'avoir qu'une seule et unique idée en tête ; partir ! J'aurais dû m'éclipser, simplement, sans bruit, comme toujours. J'aurais du m'y pousser. La raison aurait dû m'y pousser. M'y forcer. C'était peut être là le problème. Je n'étais pas ce genre de personnes dites réfléchies. Ça, c'était Rayne. C'était exactement et complètement Rayne. Moi, j'étais l'inconsciente et téméraire, qui fonçait dans le tas, au feeling, quitte à assumer après les conséquence de cette témérité maladive. Je n'étais pas réfléchie. Et du coup, j'étais là, debout dans cette chambre, la respiration en suspend à l'idée de devoir quitter un homme qui n'était rien d'autre que mon prédateur naturel.

    J'allais m'éloigner, entrer dans cette foutue salle de bain, et tâcher de me calmer. Supprimer par tous les moyens cette angoisse sourde qui me nouait la gorge. « j’adore la cuisine japonaise, cependant, elle nous conduit inévitablement à la même question, que je me vois contraint de vous poser : préférez-vous les nouilles ou le riz ? » Un soupire plus tard, j'étais beaucoup plus détendue, apaisée, et surtout à nouveau souriante. Je réfléchis un instant, pour lui donner une réponse - et surtout parce que, sincèrement, je commençais seulement à me faire à la nourriture du pays, et que je ne savais pas ce que je voulais - avant de lui répondre simplement ; « riz, s'il vous plait. à moins que vous ne vouliez des nouilles. agissez comme d'habitude » C'était encore le plus intelligent à faire. De un, parce que je n'avais pas vraiment envie de déranger plus que je ne le faisais déjà, et de deux parce que s'il se mettait à fournir trop d'anormalité aux éventuels fouineurs du coin, il serait dans une impasse. Et la dernière chose que je voulais, c'était lui attirer des ennuis. Me tournant, j'eus enfin le loisir d'entrer dans la salle de bain, dont le sol était encore jonché de débris en tout genre. Un objet en particulier, attira mon regard. Posant le draps que Chambers m'avait lancé sur le bord de la douche, je me baissais, et ramassais l'objet en question. C'était un flacon de médicaments. Des pilules non-identifiées, dont la forme ne me rappelait strictement rien - ce qui était normal, j'étais le genre de personnes qui s'occupent peu de médicament et autres soins, tant que ce n'est pas urgentissime. La seule chose que je savais, c'était que ce genre de récipient, lorsqu'il était sans nom, ne pouvait signifier que deux ou trois choses. Soit c'était un flacon de remplacement. Soit ce qu'il contenait était du style illicite. Donc de la drogue, ou des médicaments expérimentaux. Dans les deux cas, j'étais navrée que Chambers en ai besoin.

    Me mordillant la lèvre inférieure inconsciemment, je laissais la douche passer au second plan, pour finalement me mettre à ramasser ce qu'il subsistait de l'armoire à pharmacie du chasseur. Les médicaments finirent sur une petite tablette plus ou moins - et jusque là - inutilisée, tandis que les éclats de verre furent amassés dans un coin, en dessous de l'évier, faute de mieux. Le propriétaire des lieux rangerait lorsqu'il se sentirait prêt à le faire, je ne voulais pas qu'il se sente obligé de tout remettre par pure galanterie. Cela ne me prit que quelques minutes, et j'entendais la voix rassurante de mon hôte derrière la fine cloison. Un instant plus tard, mes vêtements glissaient langoureusement à terre, et j'entrais sous la douche. L'eau, brûlante, me fit du bien, et ce fût les yeux clos que je m'immergeais entièrement la tête sous le jet, sans vraiment savoir ce que je cherchais à fuir par ce geste. La réalité, peut être. Il n'empêche que, lorsque je repris conscience de ce que je faisais, ce fut pour me rendre compte que j'avais le poignet rougi à force de frotter pour faire partir tout ce sang, et que, outre l'eau brûlante qui me coulait sur les joues, s'y étaient jointes des larmes qui me marquaient au fer rouge. Je pris sur moi, pour arrêter cela immédiatement, et pris encore un peu de temps sous le liquide pour me calmer, et faire taire mes pleurs. J'étais forte. Il fallait que je parvienne à m'en convaincre. Surtout si je voulais que cela soit convainquant pour les autres.

    Une fois mon malaise estompé, je sortis de la douche, et attrapais le draps pour m'enrouler dedans. Je n'étais pas spécialement coquette, plutôt du genre féminine naturelle, mais j'aurais tout de même apprécié la présence d'un miroir pour pouvoir y observer l'étendue des dégâts. Bon, vraisemblablement, cela serait pour une autre fois. Un simple et rapide coup d'œil au tas de vêtements ensanglantés qui gisait à terre me rappela que la scène à laquelle je venais d'échapper. Certes, ces vêtements étaient les miens, mais je n'avais strictement aucune envie de les porter à nouveau un jour. C'est donc pourquoi je n'y touchais à nouveau que les plier sommairement, et les caser dans un coin. Le jeans était récupérable, le tee-shirt .. Le tee-shirt finirait en tas de cendres dans une décharge du coin. A la limite, ma veste ferait office de blouse très facilement, lorsque viendrait le temps pour moi de m'éclipser. Une chose était certaine, je ne me sentais pas prête du tout à les reporter maintenant. Au moment de partir, je n'aurai pas le choix, cela me serait donc nécessaire, mais maintenant .. Ce n'était pas vraiment le cas. C'est sûrement pourquoi je souris en apercevant sur une commode une chemise aux tons sombres, soigneusement pliée, et qui devait appartenir à Chambers. Sans plus me poser de question, j'enfilais mes sous vêtements, et la chemise par dessus. Je n'étais pas spécialement petite, mais j'avais une carrure beaucoup plus fine que le brun, et je n'étais vraiment pas grande non plus. De plus, je restais plus menue que lui. C'est pourquoi la chemise faisait en l'occurrence office de tunique, m'arrivant à la mi-cuisse devant et derrière, mais dangereusement plus haut sur les côtés. Tant pis, si Chambers jugeait cela indécent, je me changerais. En attendant, je voulais aussi voir sa réaction.

    Après avoir attendu que l'homme ai congédié la personne qui - je supposais - venait de nous apporter notre repas, j'ouvris la porte, et observais la pièce. Elle semblait plus rangée qu'à mon premier passage. Décidément, ce chasseur avait un sens des convenances poussés. C'était adorable. Ce qui l'était tout autant, c'était son regard. Cette fois, posé sur ma petite personne. Et j'avais beau ne pas - généralement - me laisser impressionner par ce genre de regard, cette fois, je rougis. « euh .. si vous préférez, je peux me rhabiller ..!? et puis, pour la chemise, je me suis permise, désolée, j'aurai du vous demandez avant .. je devrais peut être » Je m'interrompit surtout en me demandant s'il m'écoutait vraiment, et en apercevant le peignoir pendu sur la poignée extérieur de la porte. L'attrapant prestement, je l'enfilais sans le fermer de manière radicale, je n'aimais pas ça. Riant doucement, je vins m'asseoir sur le lit, sans quitter Chambers des yeux. Il semblait confus. Peut être à cause de la fusillade. Peut être aussi à cause de ce qu'il venait de voir. Il était vrai - et je venais d'y songer - qu'il côtoyait souvent Rayne. Il ne devait pourtant pas avoir l'habitude de la voir en tenue si légère, décontractée et .. indécente. Même peau de porcelaine, qui tranchait ici avec la couleur plutôt sombre de la chemise. Même corps fin, élancé, ici plutôt peu couvert. Même attitude, gestuel, ici peut être un peu plus naturelle, moins mécanique. Même traits, même regard. Tout juste plus vif et brûlant que celui que j'avais vu chez Rayne, éteint, presque mort. Alors me voir moi, identique aux détails près à Rayne, dans sa chemise, les jambes à nu, et les cheveux trempés relevés en un chignon plutôt lâche d'où s'échappaient pas mal de mèches .. J'admettais que cette vue avait tout de troublant. Le pauvre. De plus, vu son pouvoir, il n'était pas prêt de m'oublier .. Et j'hésitais encore à prendre ça de façon flatteuse, ou de façon gênante. « Chambers ? ( .. ) Ça va ? » Au vu de sa tête, je le pris de façon flatteuse. C'était peut être mieux comme ça.

    L'odeur de la nourriture finis pourtant par arriver à mes narines, et je sentis mon estomac se contracter d'envie. Dieu, comment pouvais-je avoir faim maintenant ? C'était vraiment incroyable .. Je devais être une erreur de la nature, un truc comme ça. Ne sachant pas trop ce qui m'était destiné ou non, je ne touchais donc à rien, en attendant que Chambers prenne ce qu'il désirait. Et c'est d'ailleurs avec cette pensée que je relevais les yeux vers lui. Pour le trouver plutôt pensif, le regard empli d'interrogation. Bien entendu. Je devais avoir le même regard. Ou pas. Mais dans tout les cas, je préférais attendre aussi qu'il me pose lui même toutes les questions qui lui venaient à l'esprit, plutôt que de me lancer en freestyle. Je risquais plus de gaffer et de lui donner des informations donc il n'avait pas besoin. En plus, ce n'était pas mon genre de me livrer comme ça, fraîchement. Par contre, il y avait quelque chose que je lui devais bien. « Hmm .. Merci. Vraiment, merci. Rien ne vous oblige à faire ça » Je ne voulais pas relancer le débat, simplement dire ce que je pensais. Et le remercier, parce que je ne méritais pas tout cela.

    désolée du retard. en espérant que ça te convienne ♥
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyVen 29 Jan - 20:48

Curieusement, quelques instants avant la sortie d’Alizeah, le fil de ses pensées le ramena à la réponse et au clin d’œil amusé qu’elle lui avait destiné juste avant de s’enfermer, et bien qu’il parvint à réprimer le fou rire qui le gagna soudainement, rien au monde n’aurait pu contrôler le sourire qui naquit sur ses lèvres. Il ne pouvait que lever son chapeau à l’égard de la vivacité d’esprit et au sens de l’humour de son invitée.

Et dire qu’en tout autre temps, il n’aurait découvert d’elle que la rapidité de sa fuite, la force de sa haine…et peut-être l’expression de son visage en souffrance…

Cette image atroce tirée de l’imagination scarifiée d’Adel fut cependant remplacée par une vision féérique. Ce fut probablement ce contraste qui fit que le chef des Hunters fixa, avec un léger air d’ébahissement tout adolescent, la femme aux cheveux encore humides, à la peau diaphane sur laquelle perlait encore une micro-couche de fines gouttelettes et aux jambes finement galbées qui avait trouvé refuge dans sa chemise. Il ne comprit son impertinence que lorsqu’Alizeah rougit légèrement et entreprit d’évacuer son malaise en bafouillant quelques débuts de phrase. Ce fut alors à son tour de concevoir une certaine gêne, et sa voix avait perdu de son assurance lorsqu’il lui répondit

« Oh, ne vous inquiétez pas pour la chemise. Je crois d’ailleurs que, dans son genre, elle vous va beaucoup mieux à vous qu’à moi. »

Un sourire ponctua sa remarque qu’il souhaitait sincèrement flatteuse. Tandis qu’elle ceignait le peignoir, une nouvelle connexion neuronale s’établit dans son cerveau, et il se demanda pourquoi elle ne s’était pas établie plus tôt : Rayne. La ressemblance physique était aussi percutante qu’un train routier dénué de freins dévalant une pente à 200 kilomètres/heure. Pourtant, jusqu’à maintenant, il regardait Alizeah à travers le filtre de tout ce qui avait conduit à leur rencontre, filtre qui excluait ce genre de comparaison. Il ne connaissait pas énormément Rayne… tout juste suffisamment pour émettre l’hypothèse qu’elle avait des trucs à régler avec sa jumelle, et que cela constituait vraisemblablement l’essentiel de sa motivation. Soudainement, le toast porté précédemment à la santé des ennemis héréditaires prit un tout nouveau sens. Que ressentait Alizeah, de savoir que sa propre sœur faisait partie de ceux qui la traquait ? Le savait-elle, tout simplement ? Probablement, s’il en jugeait par l’ampleur qu’elle accordait à l’abysse qui séparait les Hunters des Witches…et par le fait qu’elle le connaissait.

Cependant, Adel n’était pas prêt à aborder le sujet. Autant pour sa jeune compagne que pour lui-même… Il ne souhaitait pas l’ébranler davantage en entrant dans une conversation centrée sur des liens familiaux très certainement profonds. Pas plus qu’il ne souhaitait s’ébranler lui-même en creusant davantage l’inimité peut-être pas si naturelle que ça qui constituait le fondement de son existence…

« Chambers ? Ça va ? »

Il faisait décidément un hôte exécrable. Bientôt, elle allait avoir l’impression qu’il l’avait invité par pure politesse et qu’il préfèrerait demeurer seul, s’il persistait à constamment se plonger dans ses réflexions.

« Oh, oui, pardon. En fait, je tentais simplement de me rappeler la dernière fois où j’ai dîné sur un lit d’hôtel. Ça me rappelle mon adolescence.»

Il tenta de faire passer le mensonge éhonté par un sourire en coin convaincant. Après tout, elle ne pouvait pas le connaître au point de savoir que les termes « tenter de se rappeler » et « adolescence » n’existaient tout simplement pas dans son vocabulaire. C’était une vieille ruse qu’il avait adopté lorsqu’il avait constaté que la grande majorité des gens justifiait une quantité phénoménale d’erreurs par le concept d’oubli et d’effort de remémoration.

Pour la première fois, une certaine forme de malaise silencieux s’installa entre eux, tandis qu’Adel se prenait une assiette et commençait à y disposer un assortiment des différents mets. C’était comme s’il se trouvait devant une frontière à franchir, et que chacun de son côté se demandait s’il désirait le faire ou non. L’hésitation ne dura pas longtemps.

« Hmm .. Merci. Vraiment, merci. Rien ne vous oblige à faire ça »

« C’est précisément parce que rien ne m’y obligeait que je suis ravi de le faire, mademoiselle Mercer. Tenez, régalez-vous. Et si vous voulez, je vous ai fait monter des sacs de glace, pour votre gorge… »

Et il lui tendit l’assiette qu’il venait de terminer de remplir. Il entreprit ensuite de remplir deux gobelets de saké bien chaud, avant d’en faire passer un à sa compagne et de cette fois-ci porter le toast, son regard plongé dans celui d’Alizeah.

« Aux hommes et aux femmes de bonne volonté, ainsi qu’aux innocentes victimes de leur trop faible nombre… »

Il vida cul-sec son verre, avant de remplir le sien ainsi que celui d’Alizeah et d’entreprendre de se servir sa propre assiette.

« Je crois qu’elle voulait suivre des études supérieures en marketing. Elle en avait l’assurance et la démarche. »

Nouvelle rasade de saké, aussitôt remplacée. Pour la première fois de son existence, il extériorisait le processus intime par lequel lui-même allégeait sa conscience. C’était la manière la plus supportable qu’il avait conçu pour porter un deuil positif, pour autant qu’une telle chose puisse exister, sans sombrer dans un désespoir paralysant. Il espérait que cela n’allait pas choquer Alizeah.

« Sa mère, vendeuse d’assurance, en aurait conçu une fierté sans borne. Elle aurait organisé un gros pique-nique dans un parc, avec toute sa famille, et tout le monde l’aurait félicité. »

Baguettes en main, il s’attaqua à deux excellents suchi d’anguille, avant de poursuivre.

« Son premier copain, qu’elle a rencontré il y a deux mois dans un restaurant de nouilles, l’aurait trompé avec une étudiante brésilienne de passage. Son deuxième, un rebond, aurait été un petit enfoiré de seconde zone, amateur maniaque de jeux vidéo pour enfants. Je crois même qu’elle aurait embrassé fougueusement une femme, par dépit et abus d’alcool. Deux ans plus tard, elle aurait rencontré un chic type, sûrement le frère de sa collègue de travail favorite, qui venait tout juste de divorcer d’une manipulatrice toxicomane. »

Il regarda Alizeah avec un sourire, pour l’inciter à se joindre à son délire thérapeutique.

« Ils auraient acheté un petit chien…non, deux petites chiennes. Des petits bichons maltais, de la même portée, mais pas de la même couleur. Ils auraient perdu la première lorsqu’un clochard défoncé aurait fait une entrée par effraction dans leur domicile, et malgré la récompense promise de 600 000 yens, ils ne l’auraient jamais retrouvée. »

Il contrôla son langage non-verbal de façon à s’assurer qu’elle ne puisse croire hors de tout doute qu’il lui tendait volontairement une perche. Il ne souhaitait pas forcément abordé le sujet de Rayne, mais était prêt à lui rendre le service de répondre à ses questions, si elle ressentait le besoin de les formuler.





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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptySam 30 Jan - 14:37

    « Oh, oui, pardon. En fait, je tentais simplement de me rappeler la dernière fois où j’ai dîné sur un lit d’hôtel. Ça me rappelle mon adolescence » C'était quoi ça ? Un mensonge éhonté, une façon de se montrer plus humain, ou une indication sur le fait que mes renseignements étaient erronés. Fronçant légèrement les sourcils, je pris sur moi en souriant sincèrement. Après tout, malgré la légère méfiance qui subsistait de façon indétectable, Chambers ne semblait pas être vraiment porteur de mauvaises intentions à mon égard. Et puis il avait peut être ses raisons de me sortir une excuse pareille. Il était, en fait, juste dommage qu'il n'ai pas trouvé mieux à me servir. De un, parce que je savais que l'adolescence, pour tout les sortants de StoneWall, ça avait été, justement, StoneWall. Et de deux parce que je savais que son pouvoir avait rapport avec la mémoire. Il n'y avait donc pas grandes possibilité. Soit il contrôlait la mémoire, soit il possédait une mémoire phénoménale. C'était étrange, mais au fond, je ne m'en troublais pas vraiment. Enfin. Je n'avais aucune preuve qui vienne conforter mes hypothèses plutôt déjantées, et il était tout à fait possible que j'ai tort sur toute la ligne. Du coup, autant arrêter de penser à ça. C'était vraiment stupide. « Hmm .. Merci. Vraiment, merci. Rien ne vous oblige à faire ça » C’était clair, j’étais plutôt embarrassée de voir l’homme se donner tant de mal pour moi. Les gens ont beau dire ce qu’ils veulent, c’est une question d’habitude. « C’est précisément parce que rien ne m’y obligeait que je suis ravi de le faire, mademoiselle Mercer. Tenez, régalez-vous. Et si vous voulez, je vous ai fait monter des sacs de glace, pour votre gorge… » Il était galant. M'appelait mademoiselle. Me faisait des compliments. Autant de raisons de plus pour me sentir mal à l'aise. Et pour ne savoir que faire. Prendre la glace, ou manger, ou remercier encore une fois, ou ..? La vérité, c'était que je ne savais pas quoi faire. Ce n'était pas comme avec Arès, ou tout n'était que jeu, attraction et sadisme. Ce n'était pas non plus comme avec Samaël ou un autre. Non. Là, c'était nouveau, c'était brut, et je n'avais aucune idée de la bonne attitude à observer.

    « Aux hommes et aux femmes de bonne volonté, ainsi qu’aux innocentes victimes de leur trop faible nombre… » Une chance pour moi, le chasseur ne s'arrêta pas sur mon manque de réaction. Soit il ne l'avait même pas remarqué, soit il était vraiment gentlemen jusqu'au bout. C'était remarquable. Je pris l'assiette et le verre de saké qu'il me tendait, tout en écoutant son toast. Et bien, il avait une bonne descente. Je le suivis, appréciant la sensation sourde de la boisson dans ma gorge, mais aussi en grimaçant suite à la douleur que cela provoqua. Discrètement, l'air de rien, je pris le sac de glaçons posés sur la table, et le posait sur ma peau. Le contact me fit frissonner, mais une deuxième rasade de saké m'aida à tenir le coup. Cette bouteille, à deux. C'était sympa, mais je ne donnais pas cher de notre état à sa fin. « Je crois qu’elle voulait suivre des études supérieures en marketing. Elle en avait l’assurance et la démarche. Sa mère, vendeuse d’assurance, en aurait conçu une fierté sans borne. Elle aurait organisé un gros pique-nique dans un parc, avec toute sa famille, et tout le monde l’aurait félicité. » Il y eu un moment de flottement, le temps que je comprenne ce que faisait exactement Chambers. C’était .. étrange. Et je finis par me dire que c’était un moyen comme un autre de se guérir de ce genre de situation. Puis .. J’étais contente, et honorée, qu’il accepte de partager ce procédé avec moi. A mes yeux, cela ressemblait plutôt à une faveur qu’il me faisait. Et moi, la coincée des émotions, qui montre bien vite sa colère, mais refuse de montrer ses larmes .. Et bien ça me changeait. C'était vraiment bizarre. Mais si cela l'aidait, je n'avais franchement rien à y redire. Chambers s'arrêta pour manger, je fis de même, avant de faire un nouvel à fond au saké. Le chaud - froid de la glace sur ma gorge et de la nourriture, accompagnée du saké n'était pas désagréable, mais je commençais sérieusement à geler. Enfin. Ça passerait. Ce n'était pas la mort.

    Et le brun continua sur sa lancée, parlant de copain, de restaurant, de déception et de victoire. De chiens, aussi. D'une vie qui aurait pu être vécue, mais qui relevait maintenant du domaine de l'impossible. Je l'écoutais donc, préférant garder un silence complice plutôt que de dire des choses qui n'aideraient pas. A la place, je souriais à la mention de chiens maltais, et en profitais pour observer calmement mon hôte. J'aimais bien ses mèches brunes, l'étincelle de son regard, et cette manière qu'il avait de se livrer en enfilant les verres de saké - que je m'enfilais aussi, faut pas croire. Cela me changeait agréablement du profil typique japonais des gens du coin, ou de celui, violent et hautain des witches et autres hunters en mouvement. Et puis Chambers s’arrêta. A voir sa tête, il attendait que je dise quelque chose, que je m’insère dans son fantasme de vie. Je faillis continuer, juste avant de me rendre compte que ce n'était pas ça qu'il attendait, mais tout autre chose .. Les deux chiennes, l'une kidnappée, .. Ça, c'était mon histoire. « ça, c'est l'histoire officielle .. mais la réalité était différente. Les chiennes n'étaient que des chiots. Deux jeunes chiots inséparables. Et le clochard n'en était pas un. Du moins, il n'était pas défoncé. » Je m'interrompis, incertaine de ce que je voulais dire. Il était clair que ce joli discours était une perche. Mais je tenais à donner ma version aussi. Après tout, il était plus que temps que quelqu'un connaisse ma partie de l'histoire. « la jeune bichonne qui resta fut dévastée. elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il s'était passée, mais elle était persuadée que tout était de sa faute, qu'elle aurait du être prise à la place de l'autre chienne .. Et quand elle commença enfin à revivre, le clochard revint à la charge. Il avait été découvert par la famille des chiennes et, sous la menace, tua les deux parents. Il cria haut et fort qu'il les avait tué parce qu'ils étaient dangereux. C'était faux. Les parents voulaient juste récupérer leur chienne. » Je m'interrompis encore une fois, détournant la tête pour éviter le regard calme de Chambers. J'avais la furieuse impression d'être pitoyable. Cette manière de présenter les choses .. Je m'imposais en victime, et j'avais l'impression que ça aussi, c'était faux. Que c'était injuste envers Rayne, la seule victime réelle. Enfin. Il fallait que je termine. Pas pour moi, mais pour Chambers. Autant qu'il connaisse la fin de l'histoire aussi.

    « celle qui resta, dorénavant seule, se construit seule aussi, et fini par être grande. elle s'acharna, fit tout pour que le clochard la remarque aussi. Qu'il la traque. Là, elle put enfin voir que sa sœur n'était plus la même. Transformée, éteinte. Et elle restait persuadée que c'était de sa faute .. Avec en plus l'impression de n'être qu'une incapable, face à la discipline, la rigueur et la force de sa sœur. Maintenant, elle attends de trouver un moyen d'agir, de s'expliquer. De s'excuser et de payer. » Tête baissée, j'attendis une réaction, quelque chose, n'importe quoi. « ne lui dites rien. s'il vous plait. » Puis je me mis à rire. De mes pensées, de mes paroles. de ma situation et de son ironie. J'étais vraiment perturbée. Et incroyablement lâche. Je n'osais même pas lever la tête pour apercevoir le regard de Chambers. Il devait certainement me regarder avec pitié. Peut être même avec un peu de dégoût.

    Puis je finis par décider de passer à autre chose, de zapper ce moment où j'allais avoir l'air d'une pauvre petite chose en détresse. Je refusais fermement qu'on me voie comme ça. « non mais attendez .. vous nous avez vraiment comparées à des bichons maltais ? » Je souris, faussement outrée. Ce genre de chien, je les trouvais horribles. Et j'étais, comme toute jeune femme face à cette comparaison, entrain de me demander si réellement je ressemblais à .. ça. Je me serais plus vu comme un félin. Mais ça, c'était mon avis, et c'était parce que j'avais quelques a priori contre les cabots. N'empêche, il fallait quand même que je demande. Ne fût-ce que pour dissiper une bonne fois pour toutes la cassure d'ambiance que j'avais amenée en donnant ma partie de l'histoire. « c'est vraiment à cela qu'on ressemble ..?! » Instinctivement, et tandis que je prenais un air inquiet, ma main vint frôler une mèche de mes cheveux qui frôlait ma joue.

    là, la fin est naze. désolée. je peux changer si besoin (:
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMar 2 Fév - 20:14

Dissimulant de son mieux sa surprise, Adel écouta dans un silence respectueux les confidences qu’entreprit de lui faire Alizeah. Il se rendait bien compte qu’en embarquant dans sa métaphore boiteuse, elle se livrait complètement à nue. Comment ignorer que cette histoire qu’elle racontait constituait le chapitre le plus dense de sa jeune histoire. Celui sur lequel tout le reste reposait.

Chambers n’avait pas eu de famille à proprement parler. Sentimentalement, du moins. Il ne connaissait qu’extérieurement la puissance des liens familiaux, de par ce qu’on lui en racontait et de ce qu’il observait. Néanmoins, au fur et à mesure du dévoilement de la tragique histoire de la jeune femme, la seule émotion qui anima Adel fut une compassion sans borne. Certes, il n’était pas du genre à s’émouvoir pour un rien, et il avait même déjà sciemment torturé certaines witches particulièrement retorses. Pourtant, il ne pouvait demeurer indifférent au fait qu’une jeune fille innocente ait été privée du futur paisible et serein que l’avenir lui dessinait pour se faire plonger dans un enfer de violence et de douleur.

Alors qu’elle se trouvait au deux tiers de son récit, une autre réalité le frappa de plein fouet : il constituait également un acteur de cette histoire. Ou du moins, il la cautionnait. Il n’avait strictement rien à voir dans le fonctionnement de StoneWall, et ni dans le processus de recrutement des nouveaux Hunters et Inquisitors. Pourtant, il devrait avoir des œillères particulièrement allongée pour ne pas se rendre compte que chaque fois que l’un de ses Hunters périssait dans une mission, et qu’une nouvelle recrue lui était affectée, il s’agissait possiblement d’un nouveau bichon…Alizeah avait tort : le clochard était bel et bien complètement défoncé…

La compassion céda alors la place à une douleur froide et insidieuse. Une douleur qui n’avait rien de poignant ou d’aigüe, mais plutôt une douleur sourde qui donne envie de s’arracher soi-même la peau. Toujours attentif et faisant de son mieux pour demeurer calme, Adel ne put masquer son recroquevillement sur lui-même. Comment pouvait-il se laisser aller à démontrer des signes de vacillement face à celle qui avait passé sa vie entière à devoir supporter cet état de fait ? Il ne lui devait pas moins, en honneur au courage de la jeune…witche ? Comme ce mot semblait de plus en plus artificiel au bout de sa langue…

Elle arriva finalement à la conclusion de sa narration, visiblement troublée. À quel point réalisait-elle qu’elle venait de tout déballer à un membre plus qu’actif du clan adverse ? Mais plus important encore : à quel point s’en souciait-elle ? Adel encaissa comme une nouvelle gifle sur son âme toute la solitude dont ce comportement témoignait.

C’est alors qu’elle lui demanda de ne pas intervenir. Pour autant que la requête semblait dénuée de sens, considérant qu’Adel avait le pouvoir de rassembler les deux sœurs qui se cherchaient mutuellement depuis des années en un seul coup de téléphone, il en comprenait naturellement toute la profondeur. Il y avait infiniment plus en jeu pour les deux jeunes femmes que de se retrouver simplement au même endroit au même moment.

« Soyez assuré que j’en ferai rien, Alizeah. »

Il l’avait regardé avec toute la sincérité qu’il possédait, et s’était exprimé d’une voix un peu trop solennelle à son goût. Mais comment faire autrement ? Comment ne pas prendre au sérieux un tel dévoilement de détresse ?

En buvant.

Quelques secondes plus tard, Alizeah s’exclamait du rire un peu trop soutenu de qui a vu ses fonctions inhibitrices êtres réduites, et comme si rien ne venait de se passer, elle s’offusqua du fait qu’Adel l’ait comparé à une chienne. Vexation qu’il partageait complètement depuis le moment où il avait pris conscience de la nature du référentiel utilisé pour sa métaphore.

Encore une fois, par respect, Adel entra dans le jeu et l’accompagna alors qu’elle tentait de quitter le marasme de son passé pour la stabilité d’un présent léger.

« Oh, mais je n’ai rien fait de tel! Pour des raisons qui m’échappent encore, il semblerait que vous vous soyez vous-même spontanément associée à cette brave bête, alors que je ne faisais qu’émettre mes suppositions sur la vie qu’aurait vécue cette jeune japonaise. »

Il lui décerna à son tour un sourire, quelque part entre joueur et forcé.

« c'est vraiment à cela qu'on ressemble ..?! »

, demanda-t-elle en se parant d’un air inquiet et en tentant de réajuster sa coiffure.

« Absolument pas. Vous tenez beaucoup plus du flocon de neige, délicatement complexe et magnifiquement en nuance, que l’on aurait largué par erreur au beau milieu du Sahara… »

Il se tût un instant, réalisant avec une certaine stupeur qu’il venait de prononcer tout haut cette réflexion qu’il voulait personnelle. Il la regarda un moment avec une certaine confusion peinte sur le visage, moment durant lequel il réalisa qu’en suivant le rythme de sa compagne, il venait de s’enfiler quelques onces de saké de trop. Et il savait ce que les émotions fortes et l’abus d’alcool avait tendance à provoquer…

Prenant la résolution de ralentir son débit de boisson, il s’apprêtait à réorienter la discussion vers un sujet plus superficiel lorsqu’une vibration se fit entendre. Après un soupir et des excuses, Adel se leva et récupéra son portable. Il répondit sans prendre la peine d’aller se cacher ou de montrer quelque signe de malaise dû à la présence d’Alizeah dans sa chambre, d’une voix où ne perçait plus aucune chaleur.

« Oui. […] Où ? […] Depuis quand ? […] J’y serai dans une heure. »

Dans un claquement sec et un nouveau soupir, il coupa la communication et lança le portable sur la chaise, avant de revenir prendre place. Opale venait de le prévenir que des affrontements localisés se déclenchaient un peu partout dans Tokyo depuis une heure, et qu’au moins 75% des agents étaient déjà déployés sur le terrain. Finalement, sa journée s’enlignait pour se terminer d’aussi agréable façon qu’elle avait débutée…

Il adressa un sourire contrit à Alizeah, prenant une fois de plus conscience du poids de sa charge. Comme il aurait aimé pouvoir profiter simplement d’une innocente soirée à récupérer de la tuerie de la journée, en discutant de clébards et en ressassant des souvenirs d’exploits de boisson avec Alizeah. Merde, comme il aurait même aimé pouvoir l’embrasser et passer la nuit contre sa peau nue et brûlante, sans craindre d’être continuellement pourchassé par le souvenir de l’événement…

Au lieu de quoi, dans une heure, il serait replongé un beau milieu d’une fusillade débile, enjambant des cadavres frais…et sa mémoire le tourmenterait malgré tout par l’image d’Alizeah qu’il venait d’évoquer.

« Vous aimez les sushis de saumon? Votre sœur les adore. Je l’ai déjà vu en engouffrer vingt-trois pièces, dans un petit restaurant de Seatlle. Elle a d’ailleurs la même manie que vous, semblerait-il : celle de disposer son wasabi de manière à dessiner une figure dotée de deux yeux et une bouche. Sauf que les siens ne sourient jamais…

Putain de saloperie de journée de merde …
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MessageSujet: Re: Oh Gory Day [Alizeah, + places libres   Oh Gory Day [Alizeah, + places libres EmptyMer 24 Fév - 20:32

    « Soyez assuré que j’en ferai rien, Alizeah. » Sur le coup, plusieurs idées me passèrent par l'esprit. De un, je trouvais que les sourires allaient bien mieux à Chambers que ce ton formel qu'il venait d'employer. De deux, j'étais assez stupide que pour déballer ma vie à un plus ou moins inconnu, ennemi, de surcroit. Complètement stupide. Et de trois, il me semblait que c'était la première fois qu'il m'appelait pas mon prénom. C'est le genre de détail inutile qu'on remarque à un premier rendez vous, ou dans une autre situation. Moi, cela venait de me marquer, simplement parce que j'avais l'impression que cela clochait. Mon prénom ne me faisait aucun effet spécifique, mais je trouvais qu'il ne convenait pas à la phrase et au ton employé. Alizeah, c'est l'alizé, c'est du vent. Et le vent, c'est tout sauf formel. Enfin là, ce n'était qu'une appréciation personnelle. Je trouvais juste ça bizarre, point. Par contre, j'appréciais la sincérité qu'il avait mis dans sa phrase. Ce Chambers avait l'air d'être un homme de parole, et cela me rassurait. S'il y avait moyen d'être tout à fait rassurée dans une situation comme la mienne .. Tout juste était-il que j'aurais aimé qu'il prenne le sujet un peu moins au sérieux. Ma vie pouvait ressembler à une tragédie, certes, mais cela me gênait que les autres s'en rendent compte. C'était une vie comme les autres, pas besoin de compassion. « merci. » Juste un murmure, pour lui montrer que je lui étais redevable, et que j'avais entendu. Et puis .. Je le remerciais aussi parce qu'il n'avait fait aucun commentaire, aucun jugement. Tout juste la façon dont il s'était recroquevillé m'avais perturbé. A croire que je l'avais frappé. C'était angoissant. Pourquoi semblait il soudainement encore plus abattu qu'avant ? Je n'en avais aucune idée. Après tout, je ne le connaissais pas, et je n'étais pas dans sa tête non plus. Quoi que j'aurais aimé. Vous imaginez ? Avec le pouvoir de lire les pensées des gens .. ça doit être étrange. En attendant, je devais me contenter de mon demi pouvoir. Oui, demi. Vous pensez bien que le complément est celui de Rayne, la passe muraille. Je me suis souvent demandée si, à la place d'être deux, nous n'avions été qu'une .. aurions nous eu les mêmes pouvoir, mais pour une seule personne ? Je ne le saurais jamais. Alors je me débrouillais avec mon pouvoir, qui était pas mal du tout, et dont je ne pouvais d'ailleurs pas me passer.

    Et puis voilà, aux verres d'alcool en succédaient d'autres, toujours plus d'autres. J'avais une bonne descente, j'avais l'habitude de boire, même si je n'avais pas l'occasion de le faire souvent. Et pourtant, je sentais déjà l'alcool m'engourdir. C'était peut être mieux, en fait. Vraiment mieux. Et puis vint la question de la comparaison à un bichon. Ce que je ne trouvais vraiment pas flatteur. Pas du tout. « Oh, mais je n’ai rien fait de tel ! Pour des raisons qui m’échappent encore, il semblerait que vous vous soyez vous-même spontanément associée à cette brave bête, alors que je ne faisais qu’émettre mes suppositions sur la vie qu’aurait vécue cette jeune japonaise.. » Son sourire était joueur, et je du avouer qu'il était culotté, le Chambers. Dommage que ce sujet me ramenait à un tout autre sujet, bien moins marrant. Il devait le savoir. Et c'était peut être pour cela que son sourire avait aussi l'air forcé. Peut être. Néanmoins, je voulais continuer de jouer le jeu, m'éloigner le plus possible de mon passé. Et de ce passé tout nouveau - et bien trop sanglant - que nous avions en commun. C'est pourquoi jouer la jeune fille superficielle qui s'inquiète de ressembler à un bichon - bon d'accord, je ne devais jouer qu'à moitié - me parut une bonne idée. Et puis, pour ce qui était de porter ma main à mes cheveux .. Je le faisais souvent. Par habitude, inconsciemment, ou sciemment, comme à l'instant. En tout cas, il n'était pas rare de me voir mordiller une de mes mèches de cheveux, ou bien simplement la tortiller. Voir de me passer la main dans les cheveux. Enfin bon, c'était parfois naturel chez moi, mais je ne considérais pas cela comme le signe flagrant que j'étais une potiche. Et sincèrement, j'espérais ne pas en être une. Tout du moins, je la jouais très bien. Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'était la réponse de Chambers. Certes, il se devait de réagir, mais .. Peut être pas en me disant ça. « Absolument pas. Vous tenez beaucoup plus du flocon de neige, délicatement complexe et magnifiquement en nuance, que l’on aurait largué par erreur au beau milieu du Sahara » Silence.

    Instantanément, en prenant compte de ce qu'il venait de dire à mon sujet, je me mis à rougir. Chose qui, habituellement, ne m'arrive pas, à moins d'un commentaire particulièrement salace ou d'une erreur de ma part. Là, je ne m'étais pas trompée, je n'avais pas fait de lapsus, rien. Et le commentaire n'était pas salace du tout non plus, au contraire. Alors c'était peut être la faute à ce trop plein de franchise, à ce naturel, .. Mais je commençais à songer que ce n'était pas cela non plus. Non. Je rougissais parce que, pour une fois, le commentaire n'était pas méchant, moqueur, ou concernant mon corps. Peut être aussi parce que, pour une fois, il était sincère. Comment je le savais ? Parce que, même après avoir bu autant, généralement, une déclaration suivie d'un silence troublé et gêné est à prendre au sérieux. En tout cas, c'était vraiment gentil. « je .. merci c'est .. » Je me tus, sans vraiment savoir quoi rajouter. Chambers semblait particulièrement confus de m'avoir dit ça, aussi je savais qu'il ne fallait pas en rajouter. Il avait dis cela par erreur. Il le pensait, certes, mais il ne comptait pas me le dire. Alors autant me taire. Et me calmer, parce que rougir comme une gamine, je n'aimais pas cela. J'avais l'impression que cela rappelait à tout le monde combien j'étais jeune. Plus jeune que les gens autours de moi. Plus jeune que Samaël, que Arès, que Chambers .. Seul Raphaël était plus jeune que moi, mais il était tellement innocent qu'il ne comptait pas. En attendant, je n'aimais pas avoir l'air d'une gamine. Pas à côté de Samaël, parce que ça le confortait dans son idée que j'avais besoin de lui. Pas à côté de Arès, parce qu'après tout, nous avions été amants, et notre jeu ne me permettait pas de laisser transparaître une quelconque infériorité. Et pas à côté de Chambers .. Pas à côté de lui. C'était comme ça, point, et même si je n'avais pas encore de justification pour lui. C'était comme ça. J'étais comme ça. Plus jeune, mais têtue. Il fallait que j'arrête de rougir comme ça lorsqu'il me regardait avec insistance, ou lorsqu'il me comparait à un flocon. En plus, s'il pensait avoir dit ça à cause de l'alcool, il n'avait qu'à se calmer. C'est lui qui nous resservait à chaque fois, et je ne l'incitais à rien. Qu'il assume. Et non, ce n'était pas - uniquement - pour reprendre contenance que je pensais cela. C'était aussi par orgueil. Mais ça ne valait même pas le coup de l'admettre.

    Heureusement, le bruit du vibreur de son téléphone portable dissipa le léger silence qui s'était installé. Le brun se leva, et alla tout naturellement répondre. Je n'écoutais pas les conversations des autres en général, mais là, de un je n'avais pas le choix, et de deux, je tenais à ma vie. D'où l'intérêt de rester sur mes gardes. En plus, il était genre à deux mètres de moi. Enfin. Je ne compris pas grand chose, mis à part qu'il y avait certainement un problème, et que je devrais partir dans l'heure suivante, pour laisser Chambers partir à son tour. Bon, ce n'était pas un soulagement, vu que je redoutais le moment où je me retrouverais seule - spécialement la nuit, ça sentait les terreurs nocturnes à plein nez - mais en même temps, je ne pouvais pas vraiment rester plus longtemps. Ça ne se faisait pas. Et il devait avoir d'autres amis, plus joyeux que moi. Si seulement les chiens de gardes avaient des amis. En attendant qu'il ne revienne sur le lit, je continuais de vider mon assiette, sans vraiment y goûter. Je ne raffolais pas de la nourriture du pays. Et j'avais mal à la gorge. Et puis je paniquais, sans raisons apparentes. Enfin. Ça allait me passer. Comme toujours. Je répondis au sourire contrit qu'il m'adressa par un autre, qui se voulait rassurant. Et rassuré. Les quelques secondes suivantes furent par contre utilisées à résister à l'envie de demander à Chambers pourquoi il me fixait avec un regard.. Un regard bizarre. Il semblait à la fois nostalgique, peiné, légèrement ennuyé. Mais aussi dégoûté et envieux. C'était vraiment consternant. Mais je ne pouvais pas lui demander. Ce n'était pas poli. Et en plus, je n'étais pas certaine de vouloir connaître la réponse.

    « Vous aimez les sushis de saumon? Votre sœur les adore. Je l’ai déjà vu en engouffrer vingt-trois pièces, dans un petit restaurant de Seatlle. Elle a d’ailleurs la même manie que vous, semblerait-il : celle de disposer son wasabi de manière à dessiner une figure dotée de deux yeux et une bouche. Sauf que les siens ne sourient jamais » Je restais un instant sans répondre, partagée entre l'idée de me réjouir, et celle de m'inquiéter. Rayne mangeait elle vraiment autant ? Et puis, y avait il un nouveau sous entendu dans ses paroles, où était-ce la vérité ? Vu que je ne voyais pas de sous entendu - mis à part celui, peut être inconscient, sur le fait que je souriais bien plus que Rayne, et cela depuis l'enfance .. « sérieux ? » Là, c'était sorti tout seul. Le genre d'expression que tout le monde utilise, tout le temps, et qui m'échappait principalement quand je ne faisais pas attention. Et avec l'alcool, cela n'arrangeait rien, je vous jure. « enfin j'veux dire .. je sais pas moi. je n'aime pas trop la nourriture japonaise, mais à choisir, c'est certainement les sushis aux saumons mes préférés je .. » Je souris. C'était vrai, je n'aimais pas la nourriture d'ici. Mais c'était vrai aussi, les sushis étaient les meilleurs dans ce qu'il y avait sur mon assiette. Pour fêter ça, je pris une nouvelle rasade de saké. Que Chambers ne m'accompagne pas, il avait un rendez vous. Moi j'avais juste des cauchemars, et une petite chance d'y échapper si je me saoulais assez. « vous savez que très peu de gens ont eu l'honneur de voir mes visages en wasabi ? vous êtes un privilégié, Chambers » Je souris encore plus en voyant sa tête. C'était vraiment amusant. Et je n'étais même pas saoule. Ce qui en disait long sur mon état mentale. Mais ça, ça importait peu. Ce n'est qu'en relevant la tête, après avoir avalé un morceau de sushi - certainement pas au saumon, celui ci était plutôt du genre infect - que j'aperçus le regard ô combien songeur du chasseur. Et cette fois-ci, impossible de ne pas demander. « à quoi pensez - vous ? » C'était indiscret, certes, mais nous n'en étions plus là. Vraiment pas. Et puis je devais tout faire pour ne pas penser à ce que j'avais envie de lui dire. S'il partait, c'était certainement pour aller attraper des witches. Et si je lui annonçais que j'étais au courant du coup qui se préparait pour cette nuit, ça allait jeter un froid .. En plus, aucune vie n'était en danger. Mais ce n'était pas vraiment gentil. Il méritait la vérité. Dilemme. Véritable dilemme.

      désolée du retard, et de la qualité, comme d'habitude ♥
      ( au fait, je sais qu'on est sensé clore le sujet pour que tu en fasses un avec Rayne, mais c'est pas le genre d'alizeah de se barrer comme ça .. donc elle partira, ne t'inquiètes pas, c'est juste que là je trouvais ça bizarre )
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