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 Délices vaporeux que sont ces frêles limites.

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Haniel Harlow

Haniel Harlow


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Credits : Deadly Hysteria
Humeur : L'humeur incertaine et sanguine d'un pauvre hère devennu sa propre ombre.

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MessageSujet: Délices vaporeux que sont ces frêles limites.   Délices vaporeux que sont ces frêles limites. EmptyMar 22 Déc - 14:36

    Délices vaporeux que sont ces frêles limites. Tokyo_10
    Délices vaporeux que sont ces frêles limites.

    Dans un immeuble miteux...
    Lilith | Samaël | Liam | Haniel



Chronologiquement se situe après "I won't let you go"
C'est donc la deuxième cache de Lilith et Haniel


    J’aime à vivre dans l’obscurité, au sens matériel tout autant que moral – l’homme en vue ne jouit pas de liberté -, je m’exerce à voir dans le noir. Souvent la lumière paraît grossière, agressive, quelque fois cruelle ; attends la nuit, réjouis toi des crépuscules, allume la lampe rarement, laisse l’ombre venir. La nuit brille comme un diamant noir, elle luit dedans. L’ensemble du corps voit le voisinage proche des choses, leur présence massive de nuit, leur tranquillité. Toute lueur vive les arrache à cette paix, elle enlève la mienne. Mon corps d’ombre sait évaluer les ombres, il se glisse parmi elles, entre leur silence, on dirait qu’il les connaît. Elles exaltent l’attention la plus fine, révèlent même la finesse, toute la peau vit. La nuit noire est si rare que presque tout se fait sans la moindre lueur ajoutée, même la marche au milieu d’un couloir creux, sans la lune. La plante du pied se met à mieux savoir, les épaules frôlent des meubles, la pierre du mur rayonne paisiblement. On peut presque tout faire sans lumière sauf écrire. Ecrire demande des lueurs. Vivre se suffit d’ombre, lire exige la clarté. La nuit n’anesthésie pas la peau, elle exalte sa finesse. Le corps se dresse à chercher la route au milieu des ténèbres, aime les petites perceptions, en bas de gamme ; appels tenus, imperceptibles nuances, effluves rares, les préfère à tout ce qui tonitrue.

    Mais le monde n’offre pas que la nuit ou l’ombre pour déjouer l’habileté de l’attentif. Si l’obscurité nous enveloppe, elle ‘n’attaque pas la peau comme le fait la brume. L’angoisse dans laquelle nous plonge le brouillard ne vient pas de l’aveuglement seulement, mais de ce qu’il traîne, par strates, sur les bras, les épaules, cuisses, ventre et dos. Il rampe. L’ombre éveille les membres, ils courent, à la rescousse des yeux, intensément présents lorsque la vue se voile. La brume endort le corps, l’imbibe, l’anesthésie, la peau s’occupe lieu par lieu à résister à ses compresses, l’impression défaille sous la compression. La peau perd la liberté de secourir le regard hésitant. Le brouillard nous arrache nos yeux de secours, il nous bande ou nous barde. La brume multiplie les voiles, pour autant nous n’avons jamais vu de voile de nuit. Les ténèbres laissent transparaître le peu de lumière qui reste, et il en reste toujours. La brume nous ôte tout repères, et les rapports que notre peau entretien avec les volumes voisins. Nuit vide ou creuse, brouillard plein ; ténèbres aériennes, brume gazeuse, fluide, liquide, visqueuse, gluante, quasi solide. L’obscurité concerne l’espace optique, conserve les traits du monde On garde la certitude tactile, mais on perd le sens de la grandeur, la notion des profils, pieds et corps s’évanouissent dans des lointains inestimables.

    Et je demeurais au centre de cet étourdissement. Et j’arrivais à douter de ma propre existence, baigné dans ce linceul en suspension qui gangrenait la terrasse en cette heure matinale, en dentelle de festons destructeurs. L’aube s’enhardissais a éparpiller ces particules brumeuses avec une rage antithétique. Bientôt le soleil d’automne s’inviterait à ma table. Grave comme qui a peu de jours encore à vivre et ne les gâche plus, et la lumière cuivrée des dernières belles matinées, tremblante de timidité sur les parois érubescentes des immeubles décrépits. Et la brise indécidablement froide ou fraîche, extrême fin de chaleurs ou prémices d’hiver. J’aimais cette période . Eternel entre deux, époque où tout semblait retenir son souffle, hésitant entre inspirer à nouveau, où expirer petit à petit…Cynisme indécrottable qui pesait sur mes jours.

    Y’ a ton reflet, déclinant dans mes yeux. Je te vois, derrière la baie vitrée, étendue au milieu de la pièce vide qui n’accueille que ta silhouette. Suis pris stupidement par la nostalgie, le manque. Les lueurs de l’âme sont infiniment fertiles : mon cul. Mon cœur est aux bermudes, dans la soute, mes habits en lambeaux, la bosse de mon crâne dure comme une phalange. Je me lève. Non. Je me rassieds. Je veux être un désert. Il n'y a pas de fatalité, pas d’originalité, pas d’histoire exceptionnelle, comme il n'y a que des photos que l'on froisse, avant de les déchirer, lassé de les regarder. Surtout parce qu'elles ne sont que de pâles copies, en noir et blanc, de cette intangibilité qu'on ne peut saisir. C'est bien pour ça qu'au faîte des cieux, même les dieux sont devenus aveugles; mais leurs yeux grèges se remplissent de larmes qui sanctifieront quelques unes de nos terres. Celles que nos pas auraient dû fouler, peut-être. Il n'y a qu'un épouvantail qui rit, de son timbre ironique et cruel. Il veille sur nos friches infécondes, ricanant à ton souvenir qui s'étiole.

    Je rentre et rejoins ton corps. Pauvre hère en quête de son radeau.
    Evacue les mèches figées qui assombrissent ton visage paisible. Et puis, plonge à nouveau dans les méandres de ton esprit. Plantant des griffes solides afin de résister au souffle qui violemment tente de me chasser de ces contrées hostiles. Et comme les fois précédentes, si nombreuses que j’ai renoncé à les compter, mon plongeon m’amène en des contrées désertiques. Un horizon qui désormais résume mon quotidien, depuis que le seul sens de mon existence est de te dénicher, au delà de toutes ces contrées dans lesquelles une présence étrangère et artificielle s’enhardi à perdre mon propre esprit.

    Là, devant moi, comme attachée au spectacle terrifiant de l'aube nouvelle, la bête lève ses longs bras rachitiques, percés au coude par un grand os, de manière à ce que l'avant-bras reste immobile ; ainsi, l'humérus déchire la chair perpendiculairement : le complexe articulaire défaillant, l'épaule tombe comme par ennui et l'être tout entier prend une allure flasque, ridicule. LILITH! Résonne sans but. La rocaille noire, partout, en ruches trouées de sphères étroites desquelles sortent de nombreux myriapodes, prête au paysage un aspect apocalyptique. Cela sent le soufre et le brûlé à des kilomètres à la ronde : de petits braseros égarés sur le sol, çà et là, âmes décharnées, lueurs impalpables. Ce sont des plaines plates à perte de vue, isolées de la vie, sans arbre ni oxygène, juste la chaleur humide, agressive, et de nombreuses crevasses aspirant le moindre ongle égaré comme une larme. Un ciel aride, à l'image de cet infini désertique, qui sent bon l'ennui et le désenchantement. Aucun chemin, seulement de vagues directions, points de repère furtifs et sinueux. LILITH! Au milieu de branches grises, debout, squelettique, la bave aux lèvres, la bête : immobile décrépitude, rédemption dans l'atroce ankylose d'un corps malade, les membres noirs comme des cerises trop mûres prêtes à tomber. Sa vision patauge, engloutie dans de marécages verdâtres, poisseux, aux lianes enivrantes : la rétine moite et fatiguée agonise à dix pas. LILITH!
    J'éclate, et je revois défiler à toute allure la souffrance de la bête, le paysage désertique, la terrible jungle, Merde... tout s'éteint vraiment, à nouveau. Tout me semble s'en aller. J'entends les battements de mon crâne et les faibles battements de ton crâne au côté du mien, à défaut d’entendre battre ton coeur.

    Impossible de savoir si le temps se détourne à ma vue, craintif de mon regard jaune éclair d’espoir, ou si Dame Fortune n’est jamais avec moi lorsque, chaque matin, je scrute ton être au fin fond de ce coma qui te gangrène. Impossible de savoir si les brumes acides, collées à nos vies depuis quelque temps déjà, comptent rester encore quelques nuits. La maîtrise de soi est très importante, je l’ai toujours su ; alors j’allume une clope, faussement détendu, surtout absent, les nuées ardentes se baladant incapables au-dessus de moi. Et le mégot rejoint bientôt les dizaines d’autres que je n’ai jamais pris le temps de ramasser. Trop occupé à guetter tes yeux.

    L’après-midi est passée comme un cheval au galop, et je fus ma foi un cavalier peu inventif : les aiguilles sont allées vite sans que j’use du lasso. Je suis resté assis à côté du radiateur, une place universelle je crois. Les visages ont défilé avec des airs de clones : sourires perdus en chemin, regards alertes et méfiants, grimaces pressées comme des citrons. Je déverse ma haine et mon mépris sur la routine et les boucles qu'elle me fait faire. Je hais mais ne change pas, quelle insolence... Si peu me retient et beaucoup me pousse à m'enfuir, cependant plus que tout je déteste la fuite et attends de trouver quelque chose à trouver, à suivre pour te déterrer. Vaine espérance... Je suis étendue dans les bruits du vide qui cogne contre ma cage thoracique.
    C’est là, je suis allongée face contre ciel. Y’a les échos de la vie urbaine, terriblement lointaine, qui se glisse sous la commissure de la baie vitrée. Demeure à tes cotés, ma silhouette rachitique, au delà de toute préoccupation humaine. Me nourrir, dormir…A peine si ces besoins m’occupent.
    Je pourrais respirer sans doute... C’est juste avant que le jour ne me regarde là droit dans les yeux, je ne sais si je suis allongé ou assis, tout ça ne me parait rien. Tu as les mains ouvertes comme des livres et sans doute que je passe mes doigts sur ces pages raturées.

    L’histoire n’est pas vraiment belle, je n’ose pas sourire.


Dernière édition par Haniel Harlow le Sam 23 Jan - 1:33, édité 1 fois
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Samaël L. Harlow

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MessageSujet: Re: Délices vaporeux que sont ces frêles limites.   Délices vaporeux que sont ces frêles limites. EmptyVen 22 Jan - 23:10

    Un long frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, crispant chacun de ses muscles dans un douloureux rappel de ses nuits d’insomnies. Il roula légèrement des épaules, espérant vaguement que cela changerait les choses, avant de se passer une main sur le visage. Ses yeux se fermaient contre sa volonté, et tout son corps se rebellait contre le traitement qu’il lui infligeait depuis plusieurs jours, mais il luttait encore avec tout l’acharnement dont il était capable. Il ne pouvait pas abandonner si près du but, même si la fatigue prenait peu à peu le pas sur sa volonté.
    Depuis combien de temps n’avait-il pas dormi ? Il n’aurait su le dire. Il s’était assoupi quelques minutes, la nuit précédente, pour se réveiller en sursaut, encore plus exténué qu’avant, tous les sens en alerte. Des nuits de filatures, des journées de recherches … Il s’était lancé à la poursuite de chimères qui ne cessaient de lui échapper, et quand il avait enfin trouvé un espoir tangible auquel se raccrocher, il avait laissé tomber toutes les occupations annexes qui auraient pu le détourner de son but. Dormir en faisait partie. Comment dormir alors que soudain, l’avenir se dévoilait ? Une perte de temps, le risque que tout s’effondre s’il fermait les yeux. Il avait déjà vu ça bien trop de fois, et il savait que les choses pouvaient exploser sans prévenir, d’une seconde à l’autre. Qu’elles explosent, il ne s’en souciait même plus. Tokyo était destinée à mourir, quoi qu’il arrive. Il avait juste besoin d’un peu de temps, à présent.

      « Liam. J’ai besoin de ton aide. »
      En dernier recours, il s’était tourné vers celle qui portait la marque de l’ennemi. Si elle ne les trahissait pas, elle arriverait à les sauver. Au nom de leur ancienne amitié, au nom de tout ce qu’ils avaient partagé quand ils n’étaient encore que des adolescents en dehors du monde réel …
      « Lilith n’a pas été tuée par Robin. Elle est dans le coma, et j’ai besoin de savoir ce qui la retient de se réveiller. »
      Il lui avait apprit ce que des dizaines d’inquisiteurs avaient cherché à savoir en vain depuis des mois, il lui avait tout révélé, ne gardant secret que le lieu où Lilith et Haniel étaient cachés. Il lui avait livré leurs vies sur un plateau d’argent, fermant les yeux sur toutes les règles de prudence qu’il avait bâties pour leur survie. Mais c’était pour Lilith, c’était pour Haniel, et il était prêt à faire n’importe quoi. Si elle n’acceptait pas, ou si elle échouait … Ils étaient de toute façon condamnés. Au moins, il mourrait avec la certitude d’avoir tout tenté.
      Mais le visage fermé de l’inquisitrice s’était peu à peu éclairci, et elle avait accepté. Et Samaël s’était remis à respirer …


    Il s’étira une nouvelle fois et accéléra le pas, en évitant de regarder la jeune femme qui marchait à ses côtés. Un fin crachin s’était mit à tomber, s’infiltrant sous ses vêtements et lui glaçant les os. La fatigue, la pluie, l’inquiétude … Il avait froid, terriblement froid. Mais Liam était avec lui, et les immeubles qui les entouraient prenaient des airs familiers. A présent qu’il était certain de sa sincérité, il pouvait la conduire à Haniel. Et quand Lilith serait réveillée … Là, il dormirait, pas avant. Il essayait de ne pas imaginer de scénarios alternatifs.

      « Tu m’a suivie ? »
      Il était sorti de l’ombre, juste derrière elle, alors qu’elle se dirigeait vers leur lieu de rendez-vous. Il n’aurait su dire quelle était l’émotion qui s’était peinte sur son visage en le voyant surgir, mais même s’il s’agissait de la colère ou de la déception … Il n’était pas vraiment porté sur les excuses. Pas encore.
      « Combien de gens seraient prêts à te payer pour que tu leur révèles ce que je t’ai dit hier soir ? »
      Il s’était simplement assuré qu’elle ne les trahirait pas. L’amitié n’était plus un critère de confiance assez fort, depuis quelques mois … Mais aucune équipe d’Hunters ne lui était tombé dessus, et elle n’avait contacté personne. Haniel allait sans doute être furieux qu’il soit passé outre son interdiction de venir les voir, d’autant plus qu’il amenait une Inquisitrice avec lui. Mais la colère d’Haniel ne serait que peu de chose à côté du réveil de Lilith …


    Samaël s’arrêta finalement devant une baraque délabrée et hésita un instant. Ce n’était plus la crainte d’avoir été suivi qui le faisait stopper, cette fois, mais une crainte bien plus profonde. Il n’avait pas revu Lilith depuis qu’il était arrivé à Tokyo, mais il gardait un souvenir terrifiant de sa dernière vision de son corps gisant, si proche de celui d’un cadavre. Même s’il se répétait depuis plusieurs jours que Liam arriverait à la sortir de son coma, il savait que l’échec était tout à fait possible. Et la peur lui tordait les entrailles …
    Le jeune homme secoua légèrement la tête et chassa de son esprit toutes les visions d’horreur qui le submergeaient. Une seconde plus tard, son visage avait reprit le masque déterminé et froid qu’il arborait comme une protection. Il posa la main sur la poignée de la porte et entra d’un pas résolu dans la pièce qui s’ouvrait devant lui.

    « Haniel ? » lança Samaël d’une voix assurée.
    Le couloir miteux était vide, et portait toutes les traces d’un abandon évident : la poussière s’accumulait autant sur le sol que sur les quelques guéridons défoncés, et le papier peint pendait lamentablement à plusieurs endroit du mur, quand il ne suintait pas d’humidité. Un visiteur non averti se serait sans doute fait prendre et aurait fait demi-tour, persuadé que la maison était inoccupée depuis plusieurs mois, ce qui était l’effet escompté … Mais la maison était bel et bien habitée, même si aucune réponse ne parvint aux oreilles des deux nouveaux venus.
    Samaël fronça légèrement les sourcils et s’engouffra dans l’escalier qui lui faisait face, Liam le suivant de près. Haniel lui avait dit de ne pas venir, mais il savait également que son frère était trop têtu pour l’écouter. Avait-il vraiment cru qu’il ne viendrait pas ? Il était peut-être sorti, mais même si c’était chose relativement fréquente, Sam n’aimait pas savoir Lilith seule.
    Cette fois, il n’eut aucune hésitation sur le pas de la porte, et déboula dans la pièce où était étendue sa meilleure amie. Immédiatement, il se figea sur le seuil, son regard irrésistiblement attiré par le corps immobile, presque serein, de Lilith. Son ventre se serra à cette vision, aussi paisible que terrible, et il détourna rapidement les yeux. Il les posa alors vers la fenêtre, et claqua de la langue, agacé. Haniel n’était pas sorti, visiblement.
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